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lundi, 31 juillet 2006

Un dimanche à la campagne

Hier, déjeuner en famille dans le jardin, à l'ombre des pommiers. Nous buvons du Bonnezeaux 86. Les petits-enfants se traînent dans l'herbe... "Un dimanche à la campagne". Ce n'est pas au film de Tavernier que je pense, mais au beau livre de Pierre Bost qui l'a inspiré, et dont le titre annonce toute la mélancolie : Monsieur Ladmiral va bientôt mourir...
Ce matin, il pleut et déjà juillet se termine.

vendredi, 28 juillet 2006

Colette

Acheté sur Aucland les trois gros volumes des Œuvres de Colette, publiés chez Flammarion dans les années 60. C'est de la gourmandise, j"en conviens — comme de se gaver en cachette des bonbons anglais translucides et acidulés qu'on a chipés à ses petits-enfants —, mais c'est délicieux. On s'amuse de riens, de futilités, comme ces souvenirs de Polaire dans Mes apprentissages: "Elle était seule et portait sur son bras une petite toy-terrier en satin noir et feu, de laquelle je n'ai jamais pu savoir le nom exact: 'C'est ma Gaguille', disait Polaire, ou bien: 'Où es-tu, ma Lélette ?' Ou bien : 'Jeu suis sortie à pied pour faire plaisir à Troutrouille', ou bien: 'La Poule-d'eau-mauve est encore constipée !'" Mais il y a aussi, plus émouvante, plus grave et pudique, la vieille dame qui écrit, dans Le Fanal bleu : "En attendant que je ne bouge plus, je ne bouge guère." Élégante, Colette, jusque dans la retenue...

La vieille Dame, le Dompteur et le Crocodile

L'entarteur de madame Royal est passé en correctionnelle. C'est que la pimpesouée poitevine n'est pas portée à l'indulgence envers les "révolutionnaires en peau de lapin" ! Madame Royal veut bien faire de la politique mais ne supporte pas qu'on la chahute.
La vieille dame, au cirque, voulait bien prendre la place du crocodile... pourvu qu'on ne la frappât pas sur la tête. 

jeudi, 27 juillet 2006

Météo 16

L'orage d'hier soir a rafraîchi l'air. Sieste la fenêtre ouverte. Dans le jardin des voisins, un jet d'eau gadget glougloute parmi la volaille en plastique feignant picorer le gazon roussi. Ce n'est pas la "sempiternelle plainte" verlainienne, mais plutôt un agréable "petit bruit diurétique"... Je crois me souvenir qu'on trouve l'expression dans les Copains, de Jules Romains.

mercredi, 26 juillet 2006

"L'histoire a cognu trois Socrates" 2

J'apprends grâce à "Quidonc" que 364 quidams portent le même nom que moi. Sans parler de ceux qui ne figurent pas dans l'annuaire... J'en suis tout mélancolique.

mardi, 25 juillet 2006

Petite anthologie portative 26

    Di taglio e cucito

    Il giocattolo,
pecora o agnello che rappezzi
per ingiunzione della piccola,
di testa forte più di quanto non dica
il suo genere ovino
è in famiglia con te. Il tuo profilo
caparbio a ricucire il giocattolo
e quella testa forte : paziente
nell'impazienza — e il tuo cipiglio
che pure non molla la presa
sulla mia vita che va per farfalle
e per baratri... Per ogni
graffio un rammendo, per ogni sbrego
una toppa.
    Quanto vale
il lavoro di una
rammendatrice, quanto
la tua vita ?

    De coupe et couture

    Le jouet,
brebis ou agneau que tu rapièces
sur ordre de la petite,
tête forte plus que ne peut dire
son genre ovin
a avec toi un air de famille. Ton profil
têtu qui recoud le jouet
et cette tête forte : patiente
dans l'impatience — et ton air sourcilleux
qui pourtant ne lâche pas prise
sur ma vie qui va de papillons
en gouffres... Pour chaque
égratignure une reprise, pour chaque accroc
une pièce.
    Que vaut
le travail d'une
ravaudeuse, que vaut
ta vie ?

(Vittorio Sereni, Étoile variable, trad. Philippe Renard et Bernard Simeone, Verdier, 1987)

lundi, 24 juillet 2006

Que lirons-nous par ces desers ? 2

Vacances à peu près analphabètes, sans journaux ni magazines, et presque sans livres. Un Murakami qu'il me restait à terminer — La Fin des temps —, La Prédominance du crétin, glissée au dernier moment dans les bagages — tentation mimétique ou apotropaïque, peut-être ! — et deux Michael Connelly trouvés sur place.
La Fin des temps laisse une impression difficile à définir. Le malaise n'est pas dû seulement à l'étrangeté dans laquelle baignent la plupart des textes de Murakami : outre sa construction déroutante, le roman est indigeste. On a le sentiment qu'il y aurait là de quoi fournir la matière de plusieurs livres. Et, comme toujours, cette incertitude gênante : les maladresses, les négligences sont-elles voulues, révélatrices de la médiocrité intellectuelle du personnage-narrateur, ou simplement imputables à la traductrice ? Même chose d'ailleurs pour les beautés du texte, la poésie de certains croquis minimalistes très "japonais", choses que nous trouvons dans le roman sans que l'auteur les y ait mises, selon une formule connue.
Quant aux chroniques de Fruttero et Lucentini, écrites dans les années 70, elles n'ont, mutatis mutandis, rien perdu de leur actualité. Leur ironie, leur intelligence sont un bonheur constant. Les pages les plus littéraires — où il est question d'Orwell, Borges, Ceronetti ou Cioran montrent assez que les auteurs ne se bornent pas à "vitupérer l'époque" : ce sont aussi de suffisants et honnêtes lecteurs. L'évocation de la rencontre avec Vittorio Sereni dans "Les noctambules" est merveilleusement émouvante dans son apparente désinvolture... Du coup, j'ai eu envie, à mon retour, de relire les beaux poèmes de Stella variabile. Et je ne le regrette pas.

Carte postale cryptique pour P.G.

medium_homard2.jpgBoulevard de la Plage, le décapode macroure n'est pas garanti, mais bleu. Comme la culotte de la voisine en d'autres lieux, en d'autres temps...

André Mage de Fiefmelin

medium_Fiefmelin.4.jpg"Les jours apres les nuictz arrivent
Les mois et saisons s’entresuivent.
Et tout travaille apres sa fin."

Tercet en quelque sorte prémonitoire : à Oléron, aujourd’hui, le nom de l’auteur du Saulnier — ou De la façon des marois salans et du sel marin des isles de Sainctonge — n’évoque plus que l’adresse d’un terrain de camping.

De l'eau jusqu'aux genoux

C'est l'été c'est la canicule
Il fait trop chaud pour qu'on s'embrasse