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lundi, 24 juillet 2006

Que lirons-nous par ces desers ? 2

Vacances à peu près analphabètes, sans journaux ni magazines, et presque sans livres. Un Murakami qu'il me restait à terminer — La Fin des temps —, La Prédominance du crétin, glissée au dernier moment dans les bagages — tentation mimétique ou apotropaïque, peut-être ! — et deux Michael Connelly trouvés sur place.
La Fin des temps laisse une impression difficile à définir. Le malaise n'est pas dû seulement à l'étrangeté dans laquelle baignent la plupart des textes de Murakami : outre sa construction déroutante, le roman est indigeste. On a le sentiment qu'il y aurait là de quoi fournir la matière de plusieurs livres. Et, comme toujours, cette incertitude gênante : les maladresses, les négligences sont-elles voulues, révélatrices de la médiocrité intellectuelle du personnage-narrateur, ou simplement imputables à la traductrice ? Même chose d'ailleurs pour les beautés du texte, la poésie de certains croquis minimalistes très "japonais", choses que nous trouvons dans le roman sans que l'auteur les y ait mises, selon une formule connue.
Quant aux chroniques de Fruttero et Lucentini, écrites dans les années 70, elles n'ont, mutatis mutandis, rien perdu de leur actualité. Leur ironie, leur intelligence sont un bonheur constant. Les pages les plus littéraires — où il est question d'Orwell, Borges, Ceronetti ou Cioran montrent assez que les auteurs ne se bornent pas à "vitupérer l'époque" : ce sont aussi de suffisants et honnêtes lecteurs. L'évocation de la rencontre avec Vittorio Sereni dans "Les noctambules" est merveilleusement émouvante dans son apparente désinvolture... Du coup, j'ai eu envie, à mon retour, de relire les beaux poèmes de Stella variabile. Et je ne le regrette pas.

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