dimanche, 27 janvier 2019
Light of the world
Il a tout lu.
Il tient Ponge en grande estime. Ponge, cet escamoteur, cet emballeur, cet enrubanneur : on lui donne un gigot, il le pare, le ficelle, l'agrémente d'une papillote à manchon. Il en fait tout un plat... Je préfère, à tout prendre, Guillevic qui, du gigot, ne garde que l'os, bien nettoyé, vestige parcimonieux d'un balthazar idéal.
Il a tout lu. Il me demande — l'air de ne pas y toucher — si je connais László Krasznahorkai. Je le connais et j'ai même lu La Mélancolie de la résistance. Il semble avoir oublié — c'est fâcheux — la baleine... C'est gros, une baleine. Comment peut-on l'oublier ?
Histoire de se revancher, il abat un brelan d'auteurs qui l'ont durablement marqué — et, en premier lieu, Lacan, qui lui a apporté la lumière, qui a, dit-il en substance, "éclairé sa vision du monde"... Trop fort ! Du coup, j'ai oublié depuis qui étaient les deux autres photagogues. Dans mon esprit, car je l'ai, à vrai dire, assez peu fréquenté, Lacan ce serait plutôt, à supposer qu'on veuille absolument trouver un sens à ses élucubrations, "ad obscurum per obscurius".
17:12 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
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