samedi, 13 décembre 2014
Magie de Noël
Les hygiénistes, les abstèmes et agélastes de tout poil me sont odieux. Ils me donnent l'envie de fumer de nouveau mes cigares italiens nauséabonds — de préférence dans les lieux publics — et de boire davantage.
Quant aux sectateurs du père Noël (Silène Coca-(saint Ni)cola(s)), je leur devrai peut-être le salut de mon âme pécheresse. Tout ce cirque tapageur et vulgaire, ces machins qui clignotent me conduiront un jour à m'aller agenouiller dans une église de campagne froide et humide pour y entendre la messe de minuit, y retrouver un peu de la joie nue de l'enfance, de la naïveté à jamais perdue.
Avec le temps, nous dit le dictionnaire de Trévoux, le mot magie "devint odieux". La dérive sémantique se confirme aujourd'hui avec cette "magie de Noël" dont on nous rebat les oreilles, ce déferlement de vulgarité imbécile.
Dans le Journal de Saône-et-Loire, un lecteur s'indigne — dans un "commentaire" — qu'à Bourbon-Lancy la confrérie des "Beurdins" — simples d'esprit, dans le parler local — participe, en costume de bouffons, aux animations de Noël. C'est dit-il, en substance, un scandale : ces clowns n'ont aucun respect pour la "féerie", pour le père Noël, pour les "lutins"... Je n'invente rien. Noël, aujourd'hui, ce sont les Bisounours et les Schtroumpfs. Le bœuf et l'âne fraternisent avec les dinosaures et réchauffent de leur haleine un petit bonhomme bleu.
On a viré le ravi de la crèche.
20:08 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (14)
mercredi, 10 décembre 2014
Choses vues 10
Trop tard ou trop vite ?
Dans une allée du cimetière
Gyrophares tournicotant
Le fourgon rouge des pompiers.
15:19 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (6)
mardi, 09 décembre 2014
Livres 5
Toujours à portée de main :
Kléber Hardens, Une histoire de la littérature française ;
Italo Calvino, Pourquoi lire les classiques ;
Milan Kundera, Les Testaments trahis.
En cours de lecture :
Anthony Burgess, Au sujet de James Joyce.
À feuilleter à la billebaude :
Jerry Rubin, Do it ;
Georges Ribemont-Dessaignes, L'Autruche aux yeux clos ;
Shozo Numa, Yapou, bétail humain, vol. 3 ;
Paul Valet, Solstices terrassés.
Achats récents :
Pascal Quignard, Sur l'image qui manque à nos jours ;
— Le Lecteur ;
Kevin Powers, Yellow Birds.
Plus les polars et les volumes de poèmes du moment, les épaves rapportées de la brocante — Gustave Flaubert, Lettres inédites à Raoul-Duval — et quelques raretés des éditions du Fourneau : Fernand Combet, Conte de l'Ambre et Conte de l'Opium ; Maurice Fourré, Une Conquête...
Note strictement dépourvue d'intérêt, j'en conviens — histoire de ne pas abandonner complètement ce blog pour les faciles séductions de Facebook...
23:24 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 04 décembre 2014
Acedia 3
Lassitude et morosité.
On peut toujours se dire que c'est le temps qu'il fait, la "mouillance" et le froid, la saison, la nuit qui tombe de plus en plus tôt... Non, c'est l'âge et le temps qui passe, les fantômes qui vous assaillent à peine a-t-on fermé les yeux, le dégoût des choses les plus quotidiennes, les plus nécessaires.
Il faut se protéger, s'entourer de rituels, de propitiations dérisoires et vaguement ridicules. Stratégies d'évitement, d'élusion. Échappatoires, faux-fuyants, procrastinations. La plupart des tâches que nous impose la vie en société, rançon de notre confort ou de notre sécurité, sont passablement fastidieuses. Je comprends à présent ce vieux cousin, célibataire indolent et rustaud, qui, sur ses vieux jours, se donnait rarement la peine de répondre au téléphone et laissait s'entasser sur sa vaste table de cuisine le courrier qu'il n'ouvrait plus.
En ces temps de bougeotte frénétique, je n'aspire qu'à une sédentarité quasi recluse : "Tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas se tenir en repos dans une chambre." J'y parviens assez bien, parmi les livres où nul chat ne passe plus. En compagnie de "mes bons hôtes muets", seul, au fond avec moi-même. Délectation narcissique : "Quand nous lisons, nous ne cherchons pas des idées neuves, mais des pensées déjà pensées par nous, à qui la page imprimée donne le sceau d'une confirmation." C'est ce qu'écrivait Cesare Pavese — qu'on ne peut guère évoquer sans songer à sa fin, sans songer à la nôtre.
"Scenderemo nel gorgo muti."
22:34 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
mercredi, 03 décembre 2014
Serial killer
"Petit boucher rêveur, j'égrenais dans ma course
Des crimes..."
10:27 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)