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dimanche, 16 novembre 2014

Imbéciles et gredins 3

Dans le numéro 1786 de la revue Les Annales, en date du 16 septembre 1917, on trouve à la rubrique "Coins de pages", une chronique intitulée "En lisant Montaigne", qui nous propose une exégèse pour le moins inattendue du dix-septième chapitre du second livre des Essais —  "De la presumption" :
"Depuis que la guerre a éclatén mon vieux Montaigne a soudain changé de physionomie, changé de ton. Comment expliquer ce miracle ? Car c'en est bien un : c'est le miracle de Montaigne. Il s'intéresse à nos histoires, comme ces morts de fantaisie à qui les auteurs de dialogues des morts imputent les plus étranges anachronismes. Il dit son mot. Il a beaucoup d'esprit. On le savait. Et surtout, il n'aime pas les Boches. Dieu ! non, il ne les aime pas. Parce qu'il ne hait rien tant que le mensonge.
Voici encore ce qu'il m'a dit d'eux ce matin :
"Qui est desloyal envers la vérité, l'est aussi envers le mensonge. Un prince ne peut establir ses affaires pour tout jamais par un seul manquement et faute à sa parole. On rechet souvent en pareil marché : on fait plus d'une paix, plus d'un traité en sa vie. Le gain, qui les convie à la première desloyauté, et quasi toujours il s'en présente, comme à toutes autres meschancetez, ce premier gain apporte infinis dommages suivans : jettant ce prince hors de tout commerce, et de tout moyen de negociation, par l'exemple de cette infidélité."
Voici ce que Montaigne m'a dit des Boches ce matin."
On ne commentera pas la prétendue citation — phrases amputées, sorties du contexte, dans lequel il n'est bien évidemment pas question de l'Allemagne ! Tout cela, d'ailleurs, où le ridicule le dispute à l'odieux, se passe de commentaires.
Que le patriotisme fasse des imbéciles, c'est déjà regrettable ; quand l'imbécillité se fait militante, cela devient effrayant.

Ce qui est en fin de compte assez cocasse, c'est que ces lignes ont été commises par... Abel Hermant, qui sera quelques années plus tard un "collabo" particulièrement zélé (Voir Paul Sérant, Dictionnaire des écrivains français sous l'Occupation, Grancher, 2002, p. 196-197).

Commentaires

De toute façon, il est bien clair que quand François Villon ( un pseudonyme pour tenter d'éviter ( raté ) le sort peu enviable des juifs) , écrit "Frères humains qui après nous vivez...", il parle à ses infortunés camarades de Birkenau. Satanés boches ! Sans compter Ruthebeuf. Aujourd'hui, on sait bien ce qu'il sont devenus, ses amis. Satanés boches !

Écrit par : Patrice | lundi, 17 novembre 2014

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