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vendredi, 13 juin 2014

"Le grand mirouër de Minerve"

"Le Soleil ny la Mort ne se peuvent regarder fixement", note La Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales, Paris, Barbin, 1666 — XXVI, p. 10-11).
"Qui est le duc de La Rochefoucauld ? Le plus grand écrivain français", écrit Pascal Quignard (Les Désarçonnés, Folio, 2014 — chap. XXXVII, "Comploter", p. 115).
La vingt-sixième maxime de La Rochfoucauld n'est pas étrangère à ce jugement superlatif. Littéralement obsédé — "tourmenté assidûment" (Littré) — par la mort, l'auteur de Dernier royaume, sait qu'on ne peut la regarder qu'à travers un miroir, "la teste tournée en arrière", comme le fait Persée de la Gorgone, reflétée dans "le grand mirouër de Minerve qui luy servoit de rondache" (Conti, Mythologie, trad. Jean de Montlyard, Paris, P. Chevalier et S. Thiboust, 1627 — chap. XII, "De Méduse", p. 761). Le miroir de Quignard, c'est le Jadis, le néant d'avant, qui nous renvoie l'image prémonitoire du néant d'après — "prémonitoire", si curieusement glosé, dans le T.L.F., par cet oxymore très borgésien : "Emprunté au latin praemonitorius : qui rappelle quelque chose à l'avance."

Commentaires

Sehnsucht.

Écrit par : le moine bleu | lundi, 16 juin 2014

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