mardi, 08 avril 2014
Petite anthologie portative 79
Oh, que la plèbe se divertisse, cela m'a toujours satisfait.
Je suis étranger à sa joie, mais pas étranger au fait qu'elle en ait.
Je veux qu'ils soient joyeux à leur manière même.
S'ils l'étaient à la mienne ils seraient tristes.
Je ne prétends pas être comme eux, ni qu'eux soient comme moi.
Chacun à sa place et dans sa propre joie,
Chacun à son point d'esprit et parlant dans sa langue.
J'entends leur joie, je l'aime, je ne participe pas, je ne peux pas l’avoir.
(Fernando Pessoa / Álvaro de Campos, Derniers poèmes, poèmes posthumes datés, trad. Patrick Quillier, in F.P., Œuvres poétiques, Gallimard, Bibl. de La Pléiade, 2001)
10:31 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Excellent comme toujours.
Écrit par : collignon | mardi, 08 avril 2014
A propos de Pessoa : Je fais appel à ton encyclopédique savoir pour retrouver (ce que je nomme) "Ode à l'andouillette", absente de tous les volumes (que je possède / que j'ai retrouvé ) publié à son nom ou à celui d'Alvaro de Campos (?). Soit j'ai perdu / prêté / donné le livre, soit de la peau d'andouillette m'occulte le regard.
De toute façon, merci.
Écrit par : Patrice | mardi, 08 avril 2014
@Collignon : merci pour le lien vers le Singe vert, que je ne manquerai pas d'aller visiter de temps à autre.
@Patrice : veux-tu parler des tripes évoquées ici :
http://constantincopronyme.hautetfort.com/archive/2005/08/22/eheu-fugaces-labuntur-anni.html#more ?
Si c'est le cas, "Tripes à la mode de Caen" se trouve dans les "Poésies d'Alvaro de Campos" in "Le Gardeur de troupeaux [...] d'Alberto Caeiro avec Poésies d'A.C.", Poésie/Gallimard, 1988, p. 260. En Pléiade : "Tripes à la mode de Porto", p. 485.
Sur You Tube, "Dobrada à moda do Porto" : http://www.youtube.com/watch?v=DMQIzexrMCA
Écrit par : C.C. | mardi, 08 avril 2014
Merci.
C'est bien un livre que j'ai prêté ( donné donc, et pas encore racheté). Foin donc de recherches compulsives, dès ce midi, les tripes seront dans mon assiette.
Écrit par : Patrice | mercredi, 09 avril 2014
J'entends leur joie, je l'aime, je ne participe pas, je ne peux pas l’avoir.
Je lis Pessoa. Je n'arrive pas à le lire.
Écrit par : Patrice | dimanche, 13 avril 2014
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