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dimanche, 20 janvier 2013

Adieu l'ami

Tristes journées de janvier, morne dimanche hésitant entre neige et pluie.
J'ai appris avant-hier le décès de Jacques L., après plusieurs semaines de coma. Je ne l'avais pas revu depuis mon départ de Lille, il y a plus de trois ans déjà.
Nous déjeunions ensemble, parfois, dans un petit restaurant proche du campus. Nous parlions de tout, de rien, de James Lee Burke, de Coltrane ou des poètes locaux, en vidant une bouteille de chiroubles.
Sicut nubes, quasi naves, velut umbra...

jeudi, 10 janvier 2013

Notes de lecture 3

Calaferte, toujours — Direction, carnets XIV (1992) :
"À entendre leurs propos, on hésite, on se demande parfois si les politiques sont de sournois calculateurs. Non pas : ce sont des cons."
Présent dit, dans les grammaires scolaires, "de vérité générale". Toujours d'actualité, donc.

Jean Galtier-Boissière, Mon journal dans la drôle de paix ; Mon journal dans la grande pagaïe (La Jeune Parque, 1947 et 1950). Lecture à la fois divertissante et fort instructive, qui permet de mesurer à quel point l'Histoire "telle qu'on la raconte aux enfants" schématise et mythifie une réalité peu reluisante, relayant ainsi les voix diverses du bourrage de crâne et de la propagande. Notes émouvantes sur Desnos, vacheries récurrentes sur Aragon et Elsa Triolet. Sur Sartre, ce bref échange :
"Avez-vous remarqué, dis-je à Salacrou, que dans le dernier livre de Sartre, tous les personnages dégueulent sans arrêt, mais ne chient jamais ? — Mon cher, Sartre réserve les chiottes pour le tome II, répond Salacrou."
On comprend que Galtier-Boissière, parce qu'il est son ami, fasse preuve de beaucoup de complaisance envers Marcel Pagnol ; on comprend moins bien qu'il puisse trouver quelque intérêt à un Paul Guth, frétillant imbécile — à peu près oublié, heureusement, aujourd'hui.

Rayon polar, John Harvey — Cold in Hand (Trad. Gérard de Chergé, Rivages/Noir, 2012). Comme toujours chez Harvey, le tableau est raisonnablement pessimiste, l'histoire triste et violente, le ton désanchanté. Le titre s'éclaire dans les dernières pages, placées sous la double invocation d'Ovide et de Bessie Smith :
"Plus tard ce soir-là, les rideaux en partie tirés, un verre de bon scotch à portée de la main, il mit sur sa platine le premier des CD de Bessie Smith, celui où elle chantait d'une voix ample et rauque, fortifiée, semblait-il, par l'adversité, After You've Gone, Empty Bed Blues et le grand préféré de Resnick, Cold in Hand, avec le cornet assourdi du jeune Louis Armstrong qui la suivait comme son ombre, phrase pour phrase, note pour note.
Le foid dans la peau ?
Comment Ovide avait-il exprimé cette idée-là, quand il se gelait les couilles à Constanta ? En évoquant la neige ?
Ici, une chute de neige succède à une autre.
L'aquilon la durcit et la rend éternelle ;
Elle s'amasse en congères au long des années amères."

Du coup, on a envie de réécouter Bessie Smith et, pourquoi pas ? de relire quelques vers des Tristes :
"Cuncta potest igitur tacito pede lapsa vetustas
Praeterquam curas attenuare meas."

Crachats 2

Les journaux : "L'auteur de bandes dessinées Jacques Tardi a refusé la Légion d'honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, trop attaché à sa liberté de pensée et de création. Il dit ne rien vouloir devoir aux institutions qu'il n'a cessé de brocarder."
Un homme... d'honneur, en somme ! Ils ne sont pas légion.

mardi, 01 janvier 2013

2013

So what ?