samedi, 26 novembre 2011
"Voilà, si je ne me trompe, une observation précieuse"
L'énorme Journal de Stendhal : nombrilisme, fatuité naïve, "aventures microscopiques" et comptes de blanchisseuse. On picore au hasard une expression désuète ou scabreuse, une anecdote saugrenue. Il est question d'oiseaux "élevés à la brochette", qui "n'ont certainement aucune idée de nid, d'œufs et d'accouchement", d'une jeune femme "très ayable", d'une autre qui a "il marchese" ou la chaude-pisse. Certain jour, après le dîner, l'auteur a tué douze hirondelles en une heure et demie ; à Saint-Laurent, en septembre 1811, il prend "les deux culs à une fille d'auberge passable" ; deux ans plus tard, à Milan, il campe "une tasse de café alla panera sur un beau pantalon de casimir gris tout neuf"...
Et ceci, qui, venant de Mr Myself, ne manque pas de sel : "Graculus est un homme qui ne parle jamais que de lui, un vrai sot."
22:21 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Et parfois on crois rêver quand il écrit à l'âge de 18 ans:
Je suis ainsi que beaucoup d'autres embarrassé lorsqu'il s'agit d'enfiler pour la première fois une femme honnête. Voici un moyen très simple. (la suite page 43)
Écrit par : brindamour | dimanche, 27 novembre 2011
Tout cela est sans doute du plus haut intérêt pour les beylistes, mais il faut bien admettre que, comme le signale la quatrième de couverture de la remarquable édition Folio/classique, l'ouvrage est "plus lent que les romans à s'installer dans l'amitié des lecteurs". Disons : du commun des lecteurs, que le personnage ne laisse pas d'agacer par ses ridiculités. H.B. aurait pu prononcer sans rire la fameuse définition : "Un individualiste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi." De la même farine que sa remarque sur "Graculus", celle sur Chateaubriand, qui "pèche contre le bon ton en parlant trop de lui" — assortie en outre de ce commentaire malavisé : "Je parierais qu'en 1913 il ne sera plus question de ses écrits." (p. 958) Ailleurs : "Ce petit homme est parfaitement vaniteux, comme tel attentif aux détails et aux petites choses..." Et c'est d'un certain Goutenot qu'il parle. La paille et la poutre ?
Écrit par : C.C. | dimanche, 27 novembre 2011
Les commentaires sont fermés.