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mardi, 26 avril 2011

Que choisir ?

L'un de nos voisins a enterré sa femme la semaine passée. Il a fait appel au croque-mort d'une autre commune : les tarifs étaient beaucoup plus avantageux.

lundi, 25 avril 2011

Crachats et chocolats

"Si qu'y r'viendrait ! Si qu'y r'viendrait,
L'Homme Bleu qui marchait su' la mer..."

... il susciterait moins d'intérêt que le lapin de Pâques ou Yvette Horner.

jeudi, 21 avril 2011

Petite anthologie portative 65

AVRIL

premier soleil
bourgeons

les hommes sont dans le printemps
d'éclatantes bêtes de joie

les familles piaillent dans le vent
avant la création

(Paul-Marie Lapointe, Voyage et autres poèmes, éditions de l'Hexagone, Montréal, 1974)

lundi, 18 avril 2011

Au jardin

Dans un massif de verdure crue, deux tulipes écarlates saignent... La nature fait du Rimbaud.

mardi, 12 avril 2011

Dernières nouvelles de la littérature 3

Dans les deux précédentes notes du même titre, il était question d'Amélie Nothomb, de Mazarine Pingeot ou de madame Royal. Je n'imaginais pas qu'il fût possible de tomber beaucoup plus bas, mais j'apprends aujourd'hui, grâce à la page culturelle du site de "France-Info" et sous le titre "Patricia Kaas de la chanson à la littérature" (sic), que la trémolante Lorraine "sort une biographie". Et qu'elle sera interviewée par le désopilant Philippe Vandel — parce que, sans doute, elle le vaut bien.
Ledit Vandel, donc, est passé du film de cul à la critique littéraire. Il est photographié dans La Montagne du 8 avril dernier, à l'occasion de la remise du prix Vialatte. Quant à la lauréate du prix en question, Olivia Rosenthal, elle n'est, dans son genre, pas mal non plus : "La littérature, dit-elle, est un outil de pensée très fort, que l'on n'utilise pas suffisamment." Une telle profondeur de vue donne le vertige.

samedi, 02 avril 2011

Hémorroïdes

Bel après-midi ensoleillé. Promenade digestive le long de la rivièrette, qui court à travers des pâtures ou de maigres taillis broussailleux tapissés d'anémones sylvies et de ficaires. Çà et là, un pneu verdi par le temps, un serpent de caoutchouc pendouillant d'une branche morte ou une carcasse de machine à laver agrémente la bucolique.
On apprend dans le Littré que la ficaire est "ainsi dite parce que les racines sont composées de fibres tubéreuses qu'on a comparées à de petites figues ; ce qui explique aussi le nom d'herbe aux hémorroïdes, par la croyance qu'une plante guérissait les parties auxquelles elle ressemblait".
Le médecin angevin Bretonnayau, dans son Esculape, use également d'images fruitières pour évoquer les tumeurs rectales dues à une "abondance  de sang mélancolique" :

Comme l'on voit rougir sur son arbre la meure
Qui sage à faire fleur la dernière demeure :
Comme l'on voit les grains sur la grappe grossir,
Ainsi au fondement voit-on souvent noircir
De gros boutons de sang que la nature humaine
Tasche d'espanouir, deschargeant la grand veine,
Le foye, et mesentere, et la rate, et les reins,
Quand le sang est mauvais ou qu'ils en sont trop pleins,
Par des conduicts expres qui droictement descendent,
Où les gros excremens d'ordinaire se rendent.

La poésie se loge parfois en des lieux inattendus.

("Des hemorrhoides, extraict de l'Esculape de R.B.A.M." in La Generation de l'Homme et le Temple de l'Ame avec autres œuvres poëtiques extraittes de l'Esculape de René Bretonnayau Medecin natif de Vernantes en Anjou, Paris, Abel l'Angelier, 1583)