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samedi, 02 avril 2011

Hémorroïdes

Bel après-midi ensoleillé. Promenade digestive le long de la rivièrette, qui court à travers des pâtures ou de maigres taillis broussailleux tapissés d'anémones sylvies et de ficaires. Çà et là, un pneu verdi par le temps, un serpent de caoutchouc pendouillant d'une branche morte ou une carcasse de machine à laver agrémente la bucolique.
On apprend dans le Littré que la ficaire est "ainsi dite parce que les racines sont composées de fibres tubéreuses qu'on a comparées à de petites figues ; ce qui explique aussi le nom d'herbe aux hémorroïdes, par la croyance qu'une plante guérissait les parties auxquelles elle ressemblait".
Le médecin angevin Bretonnayau, dans son Esculape, use également d'images fruitières pour évoquer les tumeurs rectales dues à une "abondance  de sang mélancolique" :

Comme l'on voit rougir sur son arbre la meure
Qui sage à faire fleur la dernière demeure :
Comme l'on voit les grains sur la grappe grossir,
Ainsi au fondement voit-on souvent noircir
De gros boutons de sang que la nature humaine
Tasche d'espanouir, deschargeant la grand veine,
Le foye, et mesentere, et la rate, et les reins,
Quand le sang est mauvais ou qu'ils en sont trop pleins,
Par des conduicts expres qui droictement descendent,
Où les gros excremens d'ordinaire se rendent.

La poésie se loge parfois en des lieux inattendus.

("Des hemorrhoides, extraict de l'Esculape de R.B.A.M." in La Generation de l'Homme et le Temple de l'Ame avec autres œuvres poëtiques extraittes de l'Esculape de René Bretonnayau Medecin natif de Vernantes en Anjou, Paris, Abel l'Angelier, 1583)

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