mercredi, 14 janvier 2009
Petit bâton, petit coton, gros saucisson
À la médiathèque municipale, où je jette un coup d'œil aux revues que je n'achète plus, je feuillette le numéro du Magazine littéraire consacré à Barthes. Est-ce la fatigue ou la sénilité ? je n'arrive plus à lire ces articles encomiastiques et filandreux, ces gloses qui sentent l'huile. Extraits du journal de voyage de Barthes en Chine, dans les années 70 : on apprend avec intérêt qu'il a oublié de se laver les oreilles le jour du départ, ou que Sollers — qui l'accompagne — a acheté un saucisson hors douane pour "croûter" en attendant l'avion. Passionnant.
23:07 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Feuilleté le même magazine afin de perfectionner mon mépris pour Barthes. Mais, en l'occurrence, soyons honnête, la citrouille Sollers est derrière tout ça. Probablement actionnaire de cette gazette insipide, ou ayant barre sur ses rédacteurs, il cherche à tout prix à accoler son blaze au mot 'INEDIT' qui va si mal au maquignon (qu'Edern Hallier avait deviné au quart de tour).
La seule chose qui soit 'solaire' chez l'âne Philippe, c'est la pommade qu'il se passe inlassablement sur le plexus. Pour ça il forme un bel attelage avec BHL. La ténacité de ces mecs à s'accrocher à leur bout de cuir est à peine croyable ! Des milans -qui, je l'avoue, me flanqueraient la trouille si je n'étais pas baptisé (Je ne serais pas plus étonné que ça par le suicide de Houellebecq, qui à mon avis n'a pas l'étoffe, ni pour résister à l'hallali, ni pour s'y joindre.)
Écrit par : Lapinos | jeudi, 15 janvier 2009
A moins que la carrière littéraire de Sollers ne trouve son point d'orgue dans "le blog médiocre de Baboon", dont il serait le rédacteur secret ?
Écrit par : Flivo | jeudi, 15 janvier 2009
On ne peut qu'être d'accord avec vous, Lapinos, pour ce qui concerne les insupportables faiseurs que sont Sollers et B.H.L. (encore faut-il admettre que le premier est capable, en vieux petit-maître, de trousser des billets dont le brillant peut faire illusion). Pour ma part, je n'ai aucun mépris pour Barthes, dont la manière et les tics mêmes ont exercé une forte séduction sur les gens de ma génération qui ne l'ont jamais vraiment renié. Ses thuriféraires ou épigones sont — comme c'est généralement le cas — autrement ennuyeux et responsables d'un "culte des reliques" qui nous vaut l'exhumation de fonds de tiroir dont l'intérêt demeure problématique pour tout autre que l'hagiographe.
F. : Je ne connaissais pas le blog de BabOOn, dont l'auteur, si l'on en juge par son style, doit être quelque neveu — j'entends spirituel — de Nathalie Sarraute.
Écrit par : C.C. | jeudi, 15 janvier 2009
Je ne dis pas 'faiseurs' : l'encre et le papier ne sont pas des matériaux assez coûteux pour que le quart des Français ne se fasse écrivain (c'est d'ailleurs le cas avec les blogues) ; d'ailleurs Sollers et BHL sont d'assez mauvais fabriquants par rapport à d'autres.
Ce qui distingue Sollers et BHL selon moi, c'est bien leur extraordinaire ténacité à se promouvoir eux-mêmes à travers les autres (une 'vertu' dont Sollers, d'ailleurs, s'il pouvait comprendre quelque chose à Balzac, aurait vu depuis longtemps que cet auteur en fait une force démoniaque.)
Les préfaces de Sollers et les best-sellers de BHL sont pratiquement à chaque fois conçus comme des règlements de compte. Edern Hallier n'a-t-il pas été assez discrédité par la meute médiatique ? Non, il faut que BHL en remette une couche dans son dernier 'opus levi'. Edern Hallier a osé un jour être de mauvaise foi vis-à-vis de BHL ! Ben mince alors, de 'mauvaise foi', si c'est pas malheureux.
Écrit par : Lapinos | vendredi, 16 janvier 2009
Pour apporter de l'eau à votre moulin — à propos de Sollers —, ces quelques lignes de l'excellent Jacques A. Bertrand (il s'agit de la remise du prix de Flore à Virginie Despentes — 1998 ?) : "Sollers faisait semblant d’être gai — champagne et chahut de collégien —, sollicitait les photographes en prenant par le cou les jolies femmes à portée de son bras : il avait un "Casanova" à vendre. Il s’est imposé bruyamment sur le podium pour la cérémonie. Mais j’ai bien vu sur le trottoir (abandonnant la partie en même temps que lui, assez tôt dans la soirée), qu’il était en fait sérieux comme un pape. Il allait faire du marketing ailleurs. Sollers est le souverain pontife de sa propre religion, dont il est également le dieu." ("Derniers camps de base avant les sommets", Julliard, 2002)
Chez Sollers, comme chez l'insupportable B.H.L., l'écrivain se confond avec son "moi social" boursouflé, son talent s'épuise en gesticulations, en postures et en impostures. Le "moi littéraire", cette "entité mince et floue", n'a plus aucune chance et s'amenuise jusqu'à disparaître.
Écrit par : C.C. | vendredi, 16 janvier 2009
Pour revenir à Shakespeare je trouve que Sollers fait un Polonius parfait. BHL dans le rôle de Claudius, Ségolène Royal dans celui de la reine Gertrude ; cinquante postulants pour jouer Rosencrantz et Guildenstern.
Marc-Edouard Nabe pourrait faire Ophélie.
Ne manque qu'Hamlet pour transpercer ces rats.
Écrit par : Lapinos | samedi, 17 janvier 2009
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