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lundi, 05 janvier 2009

"Et ut revolvit librum, invenit locum ubi scriptum erat…"

"Et mittam ignem in murum Gazæ, et devorabit ædes ejus." (Amos 1:7)

Commentaires

Voilà qui m'avait échappé et m'intéresse au plus haut point.

La principale difficulté de l'Apocalypse, outre une déperdition dans la traduction du grec au latin (saint Augustin lui-même n'est pas exempt de certaine erreur), la difficulté c'est qu'elle est 'hors du temps', comme l'Histoire, dans laquelle seuls les axes 'comptent', et où trente années, cinquante années algébriques d'attentisme, comptent pour rien, où certains morts inscrits au registre des morts sont plus vivants que des marionnettes où le sang circule. Qui a lu et entendu Shakespeare comprend ce que je veux dire.

Tout le succès médiatique de Ben Laden est là, d'ailleurs, dans le fait que, bien que n'ayant peut être même pas lu saint Paul et saint Jean, il est plus apocalyptique que le pape lui-même.
Sans parler des champs magnétiques de l'Auvergne et de leur influence.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 07 janvier 2009

'Car voici que je suscite contre vous, maison d'Israël,
-oracle de Yahweh, le Dieu des armées !-
une nation qui vous opprimera
depuis l'entrée de Hamath jusqu'au torrent du désert.' (Amos, VI, 14)

- Hamath est l'Assyrie. Il ne semble pas qu'il faille interpréter 'maison d'Israël' dans un sens trop restrictif. Les interprètes chrétiens du Nouveau Testament, dont certains passages peuvent être rapprochés de la prophétie d'Amos, s'accordent pour dire que l'Eglise de Pierre elle-même est scindée, le 'Parvis' servant à désigner les faux chrétiens.

- La principale attaque laïque portée contre l'Apocalypse, la plus efficace et qui pousse les clercs eux-mêmes à se lancer dans des digressions sur le 'coitus interruptus', le mariage de droit divin et autres salades sentimentales pascaliennes, c'est l'argument selon lequel l'Apocalypse a déjà été annoncée cent fois et qu'elle n'est jamais advenue. Mais l'apocalypse n'est pas un récit de la fin des Temps, l'apocalypse c'est la dynamique de l'Histoire elle-même pour un chrétien.
On peut lire 'Hamlet' par exemple pour le comprendre. Ou Balzac.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 07 janvier 2009

Et chez Chouraqui " j'enverrai le feu contre le rempart de 'Aza ; il mangera ses châteaux;
Je trancherai l'habitant d'Ashdod, le porteur du sceptre d'Ashqelôn, et ferai retourner ma main sur 'Eqrôn.
Le reste des Pelishtîms sera perdu, dit Adonaï Elohims". Et l'Apocalypse est hors-sujet.

Écrit par : Le Morse | jeudi, 08 janvier 2009

De Patmos, à Vorkouta en passant par Birkenau , l'accomplissement crée bien des soucis.

Écrit par : Flivo | jeudi, 08 janvier 2009

Je voulais simplement suggérer, hors de tout chipotage théologico-politique, qu’il est aussi facile qu’artificieux de décontextualiser un passage choisi de la Bible pour donner l’illusion, parfois troublante, que les textes prophétiques — selon la formule de Borges — "se souviennent du futur". D'un futur qui est, précisément, notre actualité. Autre exemple, très proche — on pourrait les multiplier — dans Isaïe 14:31 : "Porte, gémis ! Ville, lamente-toi ! Terre des Philistins, sois toute dans l'épouvante ! Car du nord vient une fumée, une troupe où nul combattant ne quitte son rang." (Trad. Ostervald) On peut aussi "utiliser" (au sens où l’entend Eco, c’est-à-dire soumettre l’interprétation à "l’intentio" du lecteur) telle ou telle glose ou bribe d’exégèse, comme ce commentaire sur le livre d’Amos de l’édition Osty/Trinquet : "Ce qui aggrave la faute d’Israël, c’est qu’il est satisfait ; sa présomption, son orgueil, son arrogance éclatent dans sa conduite et ses propos. Il est fier de ses victoires et sûr d’en remporter d’autres : Yahvé n’est-il pas avec lui ? Amos s’élève avec force contre cette illusion. Le choix qu’en pleine liberté Yahvé a fait d’Israël ne saurait lui valoir une protection et une faveur inconditionnées."

Écrit par : C.C. | jeudi, 08 janvier 2009

Je me suis toujours demandé ce que faisait l'Apocalypse dans la Bible (New but old — comme disait William S.)
Le Jean n'était pas un apôtre, ni un philosophe mais un poète, un vrai, un pur enfin libéré de Dieu et de ses prophètes corrompus.
Enfin, le mot Apocalypse ne signifie pas autre chose que "révélation" ou encore "Bas les masques, bande de cons sycophantes" !

Écrit par : Martin-Lothar | vendredi, 09 janvier 2009

- L'Apocalypse de Jean est une révélation qui fait plus qu'une autre appel à la sagesse et à l'intelligence. Ne serait-ce que parce qu'elle y fait appel en toutes lettres.

- D'où des interprétations multiples et variées. Evidemment on aurait tort de déduire de la contradiction des commentaires l'incohérence de cette révélation. Que Freud fasse des commentaires débiles à propos de la mythologie grecque ou de la peinture de Léonard ne signifie pas que celles-ci soient ineptes. Idem pour les idioties de Nitche à propos de Shakespeare, etc. Ce ne sont pas les exemples de trahisons qui manquent.

- Je connais mal Borgès, mais il ne semble pas avoir compris comme Shakespeare que l'Apocalpse se situe en dehors du contexte humain passé, futur ou présent. Il vaut mieux la voir comme la clef de voûte d'un édifice, comme l'escalier à double révolution de Chambord par exemple, où ceux qui montent croisent ceux qui descendent, comme la vision de Satan à la tête de ses troupes croise dans l'Apocalypse celle du Fils de l'Homme à la tête de son armée.

- Eco : nom prédestiné pour un radoteur.

Écrit par : Lapinos | lundi, 12 janvier 2009

"Il y a trop de tintamarre là dedans, trop de brouillamini."

Écrit par : C.C. | mardi, 13 janvier 2009

Tintamarre et brouillamini : comme dans Shakespeare, vous voulez dire ? Je ne parviens plus à me rappeler à qui Shakespeare donne la nausée, si c'est à Freud, Bachelard ?

Le reproche adressé à Jean -de Deleuze ou Lawrence-, je ne sais plus, de manquer de style et de poésie (Contrairement à l'auteur du 'Cantique des Cantiques', je dirais), ce reproche me paraît plus pertinent. Il contient la différence qu'il y a entre le rêve et la vision. Le rêve est posthume ou avant-coureur, la vision hors du temps. Borges doit être un rêveur pour concevoir un retournement ou un détour du temps là où il n'y a qu'ascension et chute.

Idem pour la pusillanimité ou le 'retard à accomplir sa vengeance' que les commentateurs imputent à Hamlet, alors que la Justice d'Hamlet n'est pas prise dans un délai. Elle s'abat 'hic et ubique'.

Écrit par : Lapinos | mercredi, 14 janvier 2009

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