mercredi, 21 novembre 2007
Le sens de la formule 4
En mangeant du lapin en gibelotte ou du civet de lièvre, il arrive que vous tombiez sur un plomb qui résiste mollement sous la dent ; vous l’exhibez entre deux doigts, vaguement amusé, avant de le déposer sur le bord de l’assiette barbouillée de sauce. De même, en lisant quelque aimable prose, vous butez sur une formule faussement aphoristique, une pensée d’ana, désinvolte ou paradoxale, qui paraît ne se trouver là que pour être recopiée dans un carnet de citations et vite oubliée — comme le grain de cendrée qui a distrait un instant votre attention gourmande :
"Il pensait à l’avenir, c’est-à-dire à rien." "Qu’est-ce qu’un homme sentimental ? Quelqu’un qui adore ne pas manger seul."
Grains d’ironie, qui attestent la qualité de l’écriture, comme le plomb l’authenticité du gibier.
21:58 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Devenant un vieillard, on s'y brise parfois une dent !
Écrit par : grapheus tis | mercredi, 21 novembre 2007
"L'homme naît sans cheveux, sans dents, sans illusions et il meurt de même..." Dumas, paraît-il — qui ne dédaignait pas le civet de lièvre.
Écrit par : C.C. | jeudi, 22 novembre 2007
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