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mercredi, 05 septembre 2007

"Pourquoi tant s’émerveiller du chameau ?"

J'ai reçu ces jours-ci la volumineuse Anthologie des humanistes européens de La Renaissance, que Jean-Claude Margolin vient de publier en "Folio classique". On devine que cette compilation érudite a dû demander des heures de travail et d’innombrables lectures ; on mesure également, en feuilletant cette somme, l’étendue de notre ignorance, les limites de notre culture. Que savons-nous d’Elio Antonio de Nebrija, de Willibald Pirckheimer, de Beatus Rhenanus, de tant d’autres dont les noms nous sont un peu plus familiers — Castiglione, Cardan ou Mercator ? À peu près rien, ou tout juste de quoi n’être pas complètement ridicule à "Questions pour un champion"… L’intérêt de cette anthologie est de nous faire découvrir un grand nombre d’auteurs ignorés ou méconnus à travers quelques très brefs extraits : cela se parcourt sans ennui, avec un bonheur constant. On y apprend mille choses admirables : que « le figuier sauvage posé au cou des taureaux sauvages tempère leurs pulsions sexuelles » ou que « le chameau saute au son de la trompette »...
Autre lecture, non moins instructive que réjouissante, les Aventures d’un gourmand vagabond de Jim Harrison, dont la truculence et la verve m’enchantent. Verve parfois brutale, qui pourra choquer ceux qui ont le goût délicat : Harrison n’a-t-il pas déclaré un jour, comme il le rappelle avec un soupçon de vergogne, qu’il était "devenu écrivain pour éviter de chier par la bouche comme un politicien" ? On imagine mal le personnage collant aux basques d'un candidat pour écrire une "chronique littéraire" de sa campagne !

Commentaires

"On mesure également, en feuilletant cette somme, l’étendue de notre ignorance, les limites de notre culture."
Ne sait-on pas déjà, d'expérience, que notre ignorance est exponentielle, et que la culture est sans limite ?

Écrit par : schpountz | jeudi, 06 septembre 2007

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