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samedi, 27 janvier 2007

Nella neve

Samedi froid et humide. La neige se prépare à tourner à la patouille. Immense fatigue. la lecture des journaux toujours aussi déprimante : le vide et la vulgarité, l’écœurante ineptie du discours politique — ou de ce qui en tient lieu —, les dithyrambes convenus des pages prétendument culturelles, la même admiration consensuelle pour les livres dont il faut parler sans les avoir lus… Côté blogs, ce n’est guère plus réjouissant : les éternels imprécateurs, les graphomanes frustrés, les aigris, les ratiocinateurs, les verbigérateurs, les faux poètes et les imbéciles. Laissons tout cela, après une furtive visite aux amis. La soirée se passera tranquillement, à écouter Schubert, à feuilleter Vittorio Sereni :

Lierres ? étoiles imparfaites ? cœurs obliques ?
Où conduisaient-ils, quels messages
ébauchaient-ils, légers ?
Pas si banals ces signes,
Et ne fût-ce qu’un trottinement de poules
— si chantait clair l’invite
d’une bave céleste dans le faible jour.
Mais il pleuvait déjà sur la neige,
dure redevenait la chère énigme.
Pour une trace confortable et sûre
je déviais, je trahissais une fois encore.

 

(Les Instruments humains, Verdier, 1991)

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