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dimanche, 24 septembre 2006

Les plaisirs du dimanche

Les individus qui lavent leur voiture le dimanche matin à la station-service constituent pour moi une énigme ontologique.

Commentaires

Le texte suivant est sûrement beaucoup trop long pour un commentaire, mais il répond à votre courte énigme. Je l'ai écrit après avoir observé de près le phénomène.

La Bible du troisième millénaire (extrait)
Le Livre du citoyen
Chapitre I, La vie des âmes (auto-purification)
versets 1 à 23

1
Parole d'un observateur. Parole de la connaissance. Je le sais, je la vois.
2
Je l'entends. Je la respire. L'âme du citoyen lui est devenue intégralement extérieure. Unis, et séparés. Il peut s'installer commodément à l'intérieur de son intimité. Il s'assied, se love dedans dessus. Il chatouille son âme.
3
Il roule dans son âme. Il la connaît, prie et joue avec elle. Il roule avec quotidiennement. Il voyage en son âme en ce dimanche ordinaire de la fin du vingtième siècle. Le citoyen se hâte.
4
Il possède une âme qui roule. Dualité vivante, ils roulent vers l'église de leur dieu. Avec précaution et un très grand respect, le citoyen s'avance et gare son âme le long du confessionnal automatique. Il ouvre grand son coeur et toutes les portes de son âme. Rite sacré, la purification va avoir lieu.
5
Le citoyen entonne un hymne techno et son âme vibre à l'unisson des façades et des vitres des maisons du quartier du temple. Le citoyen verse son obole dans l'orifice de l'oreille unique et chromée du prêtre robot confesseur. Ô merveille inouïe ! Souffle séraphique qui s'exhale, mécanique mélopée mêlée de stridences vigoureuses. Entendez !
6
Voyez aussi le long appendice vibrant du confesseur qui glisse, s'insinuant dans les replis obscurs, s'agitant au sein des entrailles spirituelles. Pur moment de grâce. L'âme se nettoie. La poussière retourne à la poussière.
7
Le citoyen comprend que cette aspiration à la pureté est irrésistible. Il doit donc se prosterner sur les coussins à l'intérieur même de son âme. Son aide est juste et nécessaire. Il participe au nettoyage, en agitant de ses mains l'extension caudale de son confesseur automatique.
8
Le citoyen bat la coulpe de son âme souillée, secoue les tapis de prière sur les grilles métalliques du confessionnal. Tous les déchets de sa malheureuse vie de pêcheur tombent dans les limbes plastifiés, boîtes de coke, préservatifs, cendres, capsules de bière, mégots, chewing-gums roulés en boule, desséchés, piles usagées et serviettes hygiéniques emballées dans le plastique, crottes de nez, tickets de stationnement, cotons-tiges jaunis et primes d'essence.
9
L'indulgence est plénière. Le confesseur ne laisse pas subsister la moindre ordure. Tout est sucé. Tout est aspiré. La poubelle du temple déborde. Au bout du rouleau, à bout de souffle, flapi, le confesseur mécanique s'enroule sur lui-même. Fin du sacrement de pénitence.
10
Le citoyen claque toutes les portes, referme les issues de son âme. Il s'installe dans la conduite spirituelle, un intérieur brillant, rendu à sa virginité. L'âme et le corps roulent lentement vers la seconde chapelle, celle de la station baptismale.
11
Le sacrement continue. Il faut payer encore, expier en glissant les espèces dans la fente astiquée du saint engin.
12
Dieu met la pression. Le citoyen braque le jet lustral vers la coquille de l'habitacle spirituel. Le démon s'échappe des dessous empuantis de l'âme dans un rugissement de rage.
13
S'évanouissent les boues. S'éclipsent les taches. S'effacent les moustiques morts sur les yeux de l'âme. C'est le retour à l'innocence première, au pur visage de l'enfance. L'âme scintille.
14
Dans un irrépressible mouvement, élan de repentir, le citoyen s'agenouille.
15
Il caresse son âme avec un linge doux et parfumé. A l'issue de cette longue caresse, il mène lentement son âme en dehors du temple. Le rite sacré de la réconciliation est accompli.
16
Commence une autre semaine. Le citoyen purifié dans son âme rejoint la maison, bercé par la techno-musique des sphères. Le boum boum des basses célestes le fait vibrer au volant de l'âme renouvelée.
17
Mais déjà son âme commence à circuler dans les flaques d'eau sale, écrasant aussi les déjections canines, ou même à l'occasion, des petits humains trop téméraires. Dimanche prochain, il lui faudra encore retourner au temple.
18
La recherche du salut est un sempiternel recommencement. Le citoyen vertueux y croit. La télévision le lui répète et les affiches publicitaires, tables de la loi divine, le lui rappellent.
19
Son âme lui donnera la joie de communier, un jour peut-être, avec elle dans une belle envolée finale, la suprême joie de l'embrassade avec un arbre, baiser de la vie éternelle, inscription dans le livre des statistiques sacrées, ou mieux encore, l'expérience ultime, la réunion avec une autre âme, propulsée comme lui, à très grande vitesse, sur les chemins de la rédemption. Ce sera le bonheur, fusion suave des citoyens fraternels.
20
En attendant ce jour sans doute encore lointain, le bon citoyen se hâte vers la quiétude de sa maison terrestre, vers la bonne nouvelle qui rassure, l'évangile véritable, parole de l'oracle télévisuel.
21
C'est un vrai soulagement de ne plus avoir à penser par soi-même.
22
Faire la volonté de son dieu, se conformer aux modèles sacrés de la publicité, respecter la loi des représentants du peuple dans la bonne république, ce sont les trois piliers de la démocratie à visage humain.
23
Les citoyens ont raison. Ils sont dans la vérité. Ils sont la raison agissante.

Écrit par : L. Suel | dimanche, 24 septembre 2006

Beaucoup trop long ? Non, ce texte est si éclairant qu'il méritait bien que vous le citassiez in extenso !

Écrit par : C.C. | lundi, 25 septembre 2006

Toute la metaphysique engendree par la question est resumee dans la sourate Al Baqara/versets 2.25 et 2.60 du Saint Coran :

2.25
Annonce à ceux qui croient et pratiquent de bonnes oeuvres qu'ils auront pour demeures des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux ; chaque fois qu'ils seront gratifiés d'un fruit des jardins ils diront : “C'est bien là ce qui nous avait été servi auparavant”. Or c'est quelque chose de semblable ; ils auront là des épouses pures, et là ils demeureront éternellement.

2.60
Quand Moïse demanda de l'eau pour désaltérer son peuple, c'est alors que Nous dîmes : “Frappe le rocher avec ton bâton.” Et tout d'un coup, douze sources en jaillirent, et certes, chaque tribu sut où s'abreuver ! - “Mangez et buvez de ce qu'Allah vous accorde ; et ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre”.

PKK

http://politikmenkorect.hautetfort.com

Écrit par : PKK | lundi, 25 septembre 2006

Toute la metaphysique engendrée par la question est résumée dans la sourate Al Baqara/versets 2.25 et 2.60 du Saint Coran :

2.25
Annonce à ceux qui croient et pratiquent de bonnes oeuvres qu'ils auront pour demeures des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux ; chaque fois qu'ils seront gratifiés d'un fruit des jardins ils diront : “C'est bien là ce qui nous avait été servi auparavant”. Or c'est quelque chose de semblable ; ils auront là des épouses pures, et là ils demeureront éternellement.

2.60
Quand Moïse demanda de l'eau pour désaltérer son peuple, c'est alors que Nous dîmes : “Frappe le rocher avec ton bâton.” Et tout d'un coup, douze sources en jaillirent, et certes, chaque tribu sut où s'abreuver ! - “Mangez et buvez de ce qu'Allah vous accorde ; et ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre”.

PKK

http://politikmenkorect.hautetfort.com

Écrit par : PKK | lundi, 25 septembre 2006

Voilà : on part des blaireaux kärcheromaniaques et, deux commentaires plus tard, on nage en pleine spiritualité !

Écrit par : C.C. | lundi, 25 septembre 2006

Là est toute la dualité de votre blog cher Constantin.

Votre profil me rappel d'ailleurs de manière obsessionnelle celui de Philippe Starck, le spécialiste de la carrosserie moto méditative, du presse agrume chromé de garage, de l’ourson réduit en pièces, de la théière obus ypérité, de la souris grenade…

Si vous ne me croyez pas regardez plutôt :

http://www.yamagiwa.co.jp/interior/designer/philippe-starck/products/starck.jpg

PKK

http://politikmenkorect.hautetfort.com

Écrit par : PKK | lundi, 25 septembre 2006

Je ne sais pas trop si je dois être flatté du rapprochement...

Écrit par : C.C. | mardi, 26 septembre 2006

Cher Constantin.

Quand vous aurez décapité un oeuf mollet à l'aide du couteau Laguiole designé par Starck (mélange de contemplation ancestrale et de tranchant chirurgical), vous comprendrez que le rapprochement est des plus flatteurs.

PKK

http://politikmenkorect.hautetfort.com

Écrit par : PKK | mardi, 26 septembre 2006

D'ailleurs je n'ai jamais laissé s'insinuer l'appendice vibrant de mon confesseur ( peut-être parce que la piède de 2 euros n'existait pas... la néerlandaise porte sur la tranche l'expression : " Dieu soit avec nous")

Écrit par : le morse | mardi, 26 septembre 2006

Si j'étais garagiste ça serait une énigme déontologique face aux pompistes, pour la résoudre je pense que j'ouvrirais une laverie automobile automatique ouverte le dimanche. Par contre, les gens qui ne se seraient pas lavés le dimanche matin et qui voudraient laver leur voiture ne seraient pas autorisés. Voilà, j'espère vous avoir aidé.

Écrit par : paul | jeudi, 28 septembre 2006

Ben, des fois, on peut comprendre :

http://www.youtube.com/watch?v=MGbbNA5dmf0

Écrit par : Ibis | vendredi, 29 septembre 2006

"This video has been removed due to terms of use violation."
Bon, ben voilà : on saura pas de quoi il était question !
Des fois, on peut pas comprendre...

Écrit par : C.C. | vendredi, 29 septembre 2006

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