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dimanche, 06 novembre 2005

Trous et portes

Denis Proteor, Parts pour l'âme chaudron, Marval, diff. Vilo, 2000.
Après avoir refermé cet énorme recueil de photographies littéralement inqualifiables — obscènes, morbides, maléfiques... on éprouve un malaise physique, le besoin irrépressible d'aller se laver les mains, de feuilleter un magazine plein de publicités imbéciles sur papier glacé pour oublier ce que l'on a cru voir. Les images de Proteor sont, pour l'adulte, aussi effrayantes que, pour l'enfant seul dans la bibliothèque, les hideuses gravures des grands livres de distributions de prix du XIXe siècle.
Proteor est une sorte de visionnaire malade, un poète tragique et maudit, hanté par la souillure et la chute, la fatalité du corps et de l'organique : "Rien ne me rebute... cadavres, égouts, déchets, vide, décomposition, morceaux, lieux solitaires, batailles... [...] je ne dépareille jamais l'enchantement de l'épouvante [...] mon voyage vertigineux me donne plus de fleurs et d'ossements que de visages humains, plus d'yeux de buffles, d'oiseaux, de poissons que de maisons avec entrée et sortie, plus de parties charnues avec promesse de vive participation que de jolis standards, plus de trous [...] que de portes."
Livre à brûler, qu'au grand jamais je n'emporterais sur l'île !

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