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vendredi, 21 octobre 2005

Scatologie 3

À propos de "l'opacité sémiotique de l'étron" — ou de la légèreté qu'il y aurait à réduire la scatologie à la grosse et grasse plaisanterie :
"L'excrément, tant qu'il est dans le corps, est accepté : il n'est pas séparé de l'unité du microcosme ; isolé, il épouvante et répugne, à cause de l'odeur d'âme dénudée et anonyme qu'il exhale."
(Guido Ceronetti, Le Silence du corps, Poche, 1988)

Commentaires

Antonin Artaud, dans Pour en finir avec le jugement de dieu, dirait hors de l'organicité l'odeur cette âme, oui! anonyme et exhalée.
Épouvante, horreur, j'entends encore sa voix qui crie son texte au fond d'un vieil enregistrement sonore...
Sa voix?
Son âme?
Tout le microcosme ouvert hors de l'unité...

Écrit par : Gaspar | samedi, 22 octobre 2005

Difficile d'aller plus loin qu'Artaud, sauf à n'en jamais revenir... Je viens de récupérer sur le site de la "Revue des ressources" l'extrait qu'on y trouve de "Pour en finir..." (n'y figure pas le passage sur "la fécalité") C'est absolument hallucinant : ces cris, ces imprécations, ces passages continuels du suraigu au caverneux... Vingt minutes éprouvantes. La fin, magnifique avant les hurlements conclusifs : "Lorsque vous lui aurez fait un corps sans organes, alors vous l'aurez délivré de tous ses automatismes et rendu à sa véritable liberté.
Alors vous lui réapprendrez à danser à l'envers comme dans le délire des bals musette et cet envers sera son véritable endroit."
Merci de m'avoir parlé d'Artaud : ce dimanche ne sera pas une vaine journée !
C.C.

Écrit par : C.C. | dimanche, 23 octobre 2005

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