jeudi, 22 septembre 2005
La cognizione del dolore
La souffrance, la maladie, la déchéance physique nous infantilisent, nous livrent nus à la condescendance de la pitié d'autrui, nous abandonnent à nos propres apitoiements. L'expérience de la douleur révèle, à travers notre incapacité à assumer notre condition de mortels, notre consubstantielle immaturité. Devant la mort, nous sommes "cousus d'enfant" (Gombrovicz) : "Like a frightened child whistling, shouting in the dark, we labour to avoid the black hole of nothingness." (G. Steiner, Ten (Possible) Reasons for the Sadness of Thought, 2005)
La plupart des tentatives d'exorcisme par l'écriture sont dérisoires; touchantes parfois, souvent obscènes.
Qui n'éprouverait un sentiment de honte ou de malaise à la lecture de certaines pages du Journal secret de Léo Malet ?
"Affreux cafard, dès le réveil. Je me lève à 4 heures et demie.
Dans l'après-midi, en prenant un bain, je me branle, quoique mon sexe ne soit pas en érection. Impression pénible. Vraiment... Ne pourrais-je plus jamais ?..." (J.S., mardi 28 février 1984, Fleuve Noir, 1977)
Fallait-il vraiment publier cela ?
16:30 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
En effet, il ne fallait pas !
Écrit par : Ray | jeudi, 22 septembre 2005
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