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mardi, 18 juin 2019

Désherbage

Ce dernier week-end, grand désherbage triennal à la médiathèque départementale de l'Allier : quelques milliers de livres et de disques bradés au prix quasi symbolique d'un euro — et sans doute plusieurs centaines de chalands sur les deux journées d'ouverture au public.
Les articles, rangés dans des dizaines de bacs, sont presque tous en fort bon état. Certains semblent bien n'avoir jamais été empruntés, tel cet Ostinato dans l'édition du Mercure de France — ou encore la Trilogie de Robertson Davis en Romans/Payot grand format. Il faut néanmoins se montrer raisonnable et savoir ne pas céder à toutes les tentations. Je renonce ainsi à acquérir les œuvres à peu près complètes d'Hoffmann, publiées chez Phébus, un Demélier, un Mohammed Dib et tant d'autres, sachant que je ne les lirai pas. Je repartirai avec une quinzaine de volumes ; outre Des Forêts et Davis : Rafael Alberti, Béatrix Beck, Bergounioux, William Kotzwinkle, Montherlant, Chris Offutt, Louis Owens, Oscar Panizza....
Pour les CD, à l'exception d'Ernst Křenek — Lamentatio Jeremiæ Prophetæ —, je m'en tiens au jazz : Stéphane Grappelli et Martial Solal, Charles Lloyd et Billy Higgins, Didier Lockwood, Leon Parker, Chris Potter, Sonny Rollins, Louis Sclavis, Archie Shepp, Miroslav Vitous. 
J'achète livres et disques — en double, parfois, par inadvertance — comme d'autres achètent du sucre. Nul besoin de redouter l'imminence de la révolution, ni d'attendre la saison des longues veillées pour faire des provisions !
Pour l'heure, le désherbage, c'est aussi l'entretien du jardin, tâche qui, les saisons passant, nous semble de plus en plus décourageante. Le potager a cédé la place à une jungle de plantes aromatiques, la verveine citronnelle et la tanaisie prolifèrent, de nouveaux pêchers de vigne surgissent chaque année ; un dernier pommier survit tant bien que mal, péniblement débarrassé du gui et des branches mortes ; la vigne et les rosiers grimpants s'enchevêtrent inextricablement aux grilles de clôture ; la glycine, quoique affaiblie par un hiver particulièrement long, continue d'étreindre le bouleau qui dépasse le toit... L'exubérance végétale restreint, au-dehors, l'espace vital, le gazon où jouaient naguère les enfants. À l'intérieur, ce sont les livres, les meubles accumulés au fil du temps, au hasard des brocantes — et cent brimborions, au milieu de quoi il faut se frayer un chemin pour accomplir les rituels prosaïques de la vie quotidienne...  

mardi, 11 juin 2019

Lentilles vert émeraude 5

En parcourant Desnos — The Night of Loveless Nights —, ceci :
"... L’amour cuit et recuit comme une fausse oronge
Et l’ombre d’une amante..."
Je lis : "Et l'ombre d'une amanite".
Plus loin : "Sa bouche a la saveur d'un fruit empoisonné."

mardi, 04 juin 2019

Paix des pâtis 2

Retour, dimanche dernier et pour quelques heures, en mon "païs de vache" — territoire incertain d'outre-Loire, qui n'est donc plus tout à fait le Bourbonnais et n'est pas encore, pour autant, le Charolais, le Brionnais ou la Morvan. Bonheur de retrouver la maison d'enfance, l'ouche et le vieux puits, la petite "locaterie", désormais lieu de "retirance" pour week-ends d'été. Dans le pré, devant la maison, quelques génisses curieuses s'alignent le long de la clôture, étonnées — comme l'étaient les lapins de Daudet — de l'animation inhabituelle des lieux, des jeux et des cris des fillettes, qui les approchent sans crainte.
Dans l'après-midi, au plus fort de la chaleur, le silence règne, ; à peine entend-on le grésillement d'un grillon dans le jardin, le bruit d'ailes d'un ramier, le chant ténu d'un oiseau... Les vachettes ruminent. Sans doute, aujourd'hui, n'ont-elles plus de nom. On les identifie par le numéro qu'elles portent à l'oreille. L'une de mes petites-filles a remarqué que la 6059 avait tendance à se tenir à l'écart du reste du troupeau...