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mercredi, 19 décembre 2018

Transparence du temps

Matinée d'hiver fraîche et humide, ensoleillée.
Les bruits domestiques des rassurantes routines quotidiennes se mêlent aux échos d'un quatuor avec piano de Schumann.
Je termine la lecture, commencée hier soir, d'un Modiano acheté par hasard en solderie — ce qui sied à la mélancolie d'un roman où il est question, comme toujours, de mémoire et d'oubli, de visages, de noms, de lieux improbables qui se superposent et se confondent au gré d'incertaines anamnèses.
Mais, après Modiano, c'est "Le Roi pêcheur" de Montale, qui me ramène à mes propres souvenirs :

"On pense
que le Roi des pêcheurs ne cherche
que des âmes.

J'en ai vu, moi, plus d'un
lever sur la vase des mares
des éclairs de lapis-lazuli.

Son royaume se mesure au millimètre,
flèche, il échappe même
aux flashes.

Seul, le Roi pêcheur
possède une juste mesure,
les autres, à peine ont-ils une âme
et peur
de la perdre."

Souvenir d'une adresse, rue Sauffroy, et d'une toile biffée de la rémanence d'un éclair bleu...
J'étais, ce jour-là, "celui qui entre par hasard dans la maison d'un poète"...
"Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder la silence."