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jeudi, 08 mars 2018

Petite anthologie portative 85

Les vers de sable avancent-ils ?
On peut penser que le sable goulu
Les aspire, ou que le sable les traverse,
Quoique la volonté du ver semble être de traverser le sable.
Le ver des bords de la mer ne laisse derrière lui
Qu'une spirale de sable.
Être excrément, voilà qui tente...

Roland Dubillard ("Traîtrises — n°3" in La Boîte à outils, 1985)

samedi, 03 mars 2018

Encore des chats 5

P.Z. cite, sur sa page Facebook, un passage de Polochon — œuvrette oubliée de Gaston de Pawlowski — dans lequel il est question de chats qui "suivent attentivement du regard des choses inexistantes qui passent en l'air au-dessus de leurs têtes".
Ces choses, que nous disons inexistantes parce que, simplement nous ne les voyons pas — ou préférons ne pas les voir —, ces choses "qui passent en l'air" et font parfois sursauter les chats tirés de leur somnolence sont, j'en suis de plus en plus persuadé, les fantômes de ceux qui nous ont précédés dans nos vieilles demeures. Un bruit, le craquement léger d'une lame de parquet, un frôlement dans la pénombre d'un couloir, l'écho étouffé d'autres voix dans d'autres pièces signale leur présence discrète. Ce sont nos ombres errantes, les spectres familiers qui habitent nos rêves, les "âmes qui — disait Héraclite — flairent dans l'Hadès"...
Les chats sentent ces choses-là et ne s'en effraient point.