lundi, 29 juillet 2013
Colors 7
Les travaux d'embellissement font rage.
Chez ma voisine, jardinières, boîte aux lettres et meubles de jardin vert coiffeur — ou cabinet de dentiste. Un peu plus loin dans la rue, persiennes d'un violet atroce. Un peu partout, façades rosâtres ou ochracées.
Le goût des autres est une source d'émerveillement permanent. Mais il est vrai que les passants doivent jeter quelques regards réprobateurs sur mon portail rouillé, mes volets dont la peinture s'écaille et s'irriter de la végétation folle qui déborde sur le trottoir...
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dimanche, 21 juillet 2013
Petites perambulations hexagonales 2
Regagnant nos pénates après un bref séjour lorrain, nous évitons les autoroutes et les grands axes, empruntant de ces raccourcis pittoresques qui font paraître plus long le chemin.
Moments de flânerie dans les rares villes traversées.
Lunéville : dans la cour du château, une installation de Didier Pozza — assemblages de tiges de bambous ligaturés, agencés en palissades curvilignes — cerne la statue de Lasalle. Cela évoque des rames à pois. J'apprendrai un peu plus tard, béotien que je suis, que l'œuvre du plasticien "interroge sur l’un et l’autre, l’ombre et la lumière, le vide et le plein, le lieu et l’espace". Dans l'église Saint-Jacques, l'organiste déverse des cascades de notes, déluge sonore assez puissant pour courber le plus rétif Sicambre. Le cicerone, qui s'ennuie près de son étal de brochures et de cartes postales, nous montre, dans les veines du faux marbre des colonnes peintes de l'entrée, le portrait caché de quelque dignitaire de l'Église, dont je n'ai pas saisi le nom, et trois insectes minuscules, signature d'un compagnon. Sans doute l'homme croit-il nous être agréable — à moins qu'il n'espère simplement quelque gratification. Il me rase, nous partons.
Pique-nique entre Charmes et Mirecourt. Vittel, Contrexéville, villes d'eaux du Bassigny...
Langres : nous nous garons sous les remparts. Une vieille dame, fort aimable, gentiment bavarde, nous indique comment gagner à pied le quartier ancien, nous signale les principales curiosités, les croix gammées du pavement de l'église Saint-Martin — que nous ne verrons pas, celle-ci étant fermée. Dans la cathédrale Saint-Mammès, austère, grise et froide, l'organiste, comme à Lunéville, improvise. Une famille de touristes déambule bêtement, le père en short, chapeau de paille sur la tête, appareil photo en bandoulière. Fabrique-t-on encore des couteaux à Langres ? Nous n'y avons vu qu'une bien petite boutique de coutellerie, proposant un maigre choix d'articles de provenance incertaine, qu'on trouve à peu près n'importe où.
À Vaux-sous-Aubigny, nous achetons au caveau du Muid Montsaugeonnais quelques bouteilles d'auxerrois, de chablis et de pinot noir. Vins de pays de la Haute-Marne, découverts par hasard il y a quelques années, plaisants et sans prétention — beaucoup plus abordables surtout que les appellations prestigieuses jalonnant la Route des Grands Crus, que nous suivrons à partir de Marsannay et jusqu'à Nolay, où les vignes cèdent progressivement la place aux bois et aux pâtures.
Après une dernière pause aux environs d'Autun — trop tard pour revoir la cathédrale Saint-Lazare ou le temple "de Janus" —, nous retrouvons paysages familiers et routes coutumières du Bourbonnais, puis des Combrailles.
Il a plu en notre absence, les hortensias se portent bien.
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dimanche, 14 juillet 2013
Fête du Père Ubu
"L'idée de patrie telle que nous la subissons aujourd'hui, les vertus civiques qui ont fait les peuples, les jolis sauvages qu'ils sont aujourd'hui, sont en effet l'œuvre de la Révolution française. Nous avons toujours été les premiers pour ces sinistres bêtises."
(Paul Léautaud, Journal littéraire. Pages choisies,
Folio, 2013, p. 488 — 21 août 1927)
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vendredi, 12 juillet 2013
Remembrances du vieillard idiot 14
Par les journées de grande chaleur, faneurs ou moissonneurs recrus s'attablaient en silence, mangeaient gravement, songeant aux besognes de l'après-midi. Les bouteilles de vin ginguet rafraîchissaient dans de grands seaux galvanisés. Les femmes veillaient à ce qu'on ne manquât de rien, attendant que les hommes eussent terminé — dessert sur le cul de l'assiette, café dans le verre — pour prendre un peu de réfection avant de se mettre à la vaisselle.
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mardi, 09 juillet 2013
Le sens de la formule 12
"... it's shockin' sometimes when what you think turns out to not be what you think at all.
— It's why I don't think no more'n necessary."
(Barry Gifford, Wild at heart, New York, Grove Press, 1990, p. 74)
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