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dimanche, 21 juillet 2013

Petites perambulations hexagonales 2

Regagnant nos pénates après un bref séjour lorrain, nous évitons les autoroutes et les grands axes, empruntant de ces raccourcis pittoresques qui font paraître plus long le chemin.
Moments de flânerie dans les rares villes traversées.
Lunéville : dans la cour du château, une installation de Didier Pozza — assemblages de tiges de bambous ligaturés, agencés en palissades curvilignes — cerne la statue de Lasalle. Cela évoque des rames à pois. J'apprendrai un peu plus tard, béotien que je suis, que l'œuvre du plasticien "interroge sur l’un et l’autre, l’ombre et la lumière, le vide et le plein, le lieu et l’espace". Dans l'église Saint-Jacques, l'organiste déverse des cascades de notes, déluge sonore assez puissant pour courber le plus rétif Sicambre. Le cicerone, qui s'ennuie près de son étal de brochures et de cartes postales, nous montre, dans les veines du faux marbre des colonnes peintes de l'entrée, le portrait caché de quelque dignitaire de l'Église, dont je n'ai pas saisi le nom, et trois insectes minuscules, signature d'un compagnon. Sans doute l'homme croit-il nous être agréable — à moins qu'il n'espère simplement quelque gratification. Il me rase, nous partons.
Pique-nique entre Charmes et Mirecourt. Vittel, Contrexéville, villes d'eaux du Bassigny...
Langres : nous nous garons sous les remparts. Une vieille dame, fort aimable, gentiment bavarde, nous indique comment gagner à pied le quartier ancien, nous signale les principales curiosités, les croix gammées du pavement de l'église Saint-Martin — que nous ne verrons pas, celle-ci étant fermée. Dans la cathédrale Saint-Mammès, austère, grise et froide, l'organiste, comme à Lunéville, improvise. Une famille de touristes déambule bêtement, le père en short, chapeau de paille sur la tête, appareil photo en bandoulière. Fabrique-t-on encore des couteaux à Langres ? Nous n'y avons vu qu'une bien petite boutique de coutellerie, proposant un maigre choix d'articles de provenance incertaine, qu'on trouve à peu près n'importe où.
À Vaux-sous-Aubigny, nous achetons au caveau du Muid Montsaugeonnais quelques bouteilles d'auxerrois, de chablis et de pinot noir. Vins de pays de la Haute-Marne, découverts par hasard il y a quelques années, plaisants et sans prétention — beaucoup plus abordables surtout que les appellations prestigieuses jalonnant la Route des Grands Crus, que nous suivrons à partir de Marsannay et jusqu'à Nolay, où les vignes cèdent progressivement la place aux bois et aux pâtures.
Après une dernière pause aux environs d'Autun — trop tard pour revoir la cathédrale Saint-Lazare ou le temple "de Janus" —, nous retrouvons paysages familiers et routes coutumières du Bourbonnais, puis des Combrailles.
Il a plu en notre absence, les hortensias se portent bien.

Commentaires

"Il a plu en notre absence, les hortensias se portent bien".

J'aime cette poésie de la vie quotidienne, particulièrement cette finale. Merci

Christiane

Écrit par : Christiane Loubier | samedi, 03 août 2013

Et ce sont des hortensias bleus — comme ceux de Montesquiou :

"Vous qui n'aimez que l'air des ravissantes roses,
Évitez ce jardin où n'en fleurit que peu ;
Où l'exhortation de l'hortensia bleu,
Frileuse, épanouit ses corymbes moroses."

Les miens un peu moins lugubres, tout de même, que les siens, qui tiennent fort des chrysanthèmes...
Amicalement.

Écrit par : C.C. | lundi, 05 août 2013

Les miens sont roses, c'est la chaux qui décide.
En français du Québec, on appelle hydrangée toutes les types de la famille (grimpant, en arbre, etc.) Hortensia est peu utilisé.

Merci. Ai bien aimé une réponse en poème

Christiane

Écrit par : Christiane Loubier | jeudi, 08 août 2013

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