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mardi, 05 février 2013

Solderies, brocantes et bouquineries

"Je ne suis pas du genre maniaque, avoue Jack Taylor, le héros de Ken Bruen, dans Toxic Blues : aucun besoin de ranger mes bouquins par ordre alphabétique ou de les aligner par format. Non, ce qui me plaît, c'est le mélange. Faire côtoyer Paul Theroux et St. Vida. Ça, c'est du vice... Ou Pelecanos avec Jim Thompson, Flann O'Brien avec Thomas Merton. Au cours des six derniers mois, j'avais lu La Maison des feuilles de Danielewski, Une œuvre déchirante d'un génie renversant de Dave Eggers, et découvert David Peace. À portée de main, les poèmes d'Anne Sexton : To Bedlam and Partways Back. Encore un écrivain dont le suicide et l'esprit troublé projetaient des ombres dans lesquelles je me reconnaissais." (Ken Bruen, Toxic Blues, Folio Policier n° 465, 2007)
Encore que j'hésiterais à avouer moi-même me reconnaître dans le personnage du privé — "marginal à sa façon, le nez dans la poudre et la Guinness" —, je partage au moins avec lui cette boulimie de lecture et cet éclectisme de goûts qui me pousse à l'achat compulsif de toute une bouquinaille hétéroclite — volumes dépareillés, dépenaillés, invendus et invendables, à l'état neuf parfois, doublons, titres déjà lus, qu'on a prêtés, perdus... Tout cela s'érige un peu partout en piles vacillantes, où l'on pioche au hasard, à la veillée, les soirs de grande fatigue.

Achats de la semaine :
Jean Galtier-Boissière, Mémoires d'un Parisien, tome 1, La Table Ronde, 1961.
Gilbert Cesbron, Un miroir en miettes — "Journal sans date", vol. 3, Robert Laffont, 1973.
André Chénier, Poésies — précédées de "Chénier", écrit à Fresnes par Robert Brasillach, Livre Club du Libraire, 1957.
Gustave Flaubert, Salammbô, Librairie Arthème Fayard, "Le Livre de demain", 1937. Belle et sobre reliure de cuir rouge, inattendue pour un ouvrage de cette collection très populaire.
Feng Hua, Seul demeure son parfum, Éditions Philippe Picquier, 2009.
Ira Ishida, Ikebukuro - West Gate Park II, id.
Saikaku, Chroniques galantes de prospérité et de décadence, id., 2006.
Shuichi Yoshida, Park Life, id., 2007.
*** Songe d'une nuit de printemps. Poèmes d'amour des dames de Heian, id., 1998.
Fabien Cluzel, L'Église catholique. Des origines à nos jours, Privat, 2005.
Pierre Brunel - Aeneas Bastian, Sisyphe, Éditions du Rocher, 2004.
John Tytell, Ezra Pound. Le volcan solitaire, id., 2002.
Paolo Gangemi, Salades de mathématiques et autres gourmandises numériques, First Éditions, 2010.
Ingeborg Bachmann, Trois sentiers vers le lac, Babel, 2006.
Michel Butor, La Modification,Éditions de Minuit, 1957.
Patrick Modiano, Rue des boutiques obscures, France-Loisirs, 1979.
Roald Dahl, James and the Giant Peach, Bantam Books, 1980. Illustrations de Nancy Eckholm Burkert.
Jacques Monod, Le Hasard et la Nécessité, Éditions du Seuil, 1971.
Brillat-Savarin, Physiologie du goût — suivie de La Gastronomie, poème en quatre chants de J. Berchoux, Le Grand Livre du Mois, 1997.

Je dois à Ken Bruen d'avoir découvert Anne Sexton, dont la mort appelle le rapprochement avec Sylvia Plath — et dont aucun recueil, apparemment, n'a été traduit en français...

And death looks on with a casual eye
and scratches his anus.

Commentaires

M'agenouillant* entre deux piles, j'aimerais bien aller fouiner dans vos piles de bouquinaille hétéroclite.

* À croupetons n'étant plus dans la capacité des genoux.

Écrit par : Grapheus tis | vendredi, 22 février 2013

Vous auriez sans doute tôt fait d'y repérer le "Dictionnaire de marine à voiles", du baron Bonnefous et du capitaine de vaisseau Pâris (Éditions du Layeur, 1999), où l'on s'enchante de trouver la cantanelle, le couillard, le porte-gargousse et le haha !
Pour moi, je n'ai jamais navigué qu'entre les pages des livres, avec Cendrars ou H. J.-M. Levet...

Écrit par : C.C. | dimanche, 24 février 2013

Je l'ai, bien sûr, ce "Bonnefoux et Paris" aux éditions de la Fontaine au Roi(1987). Mais je viens d'apprendre ce qu'est le "haha".

Écrit par : Grapheus tis | mardi, 26 février 2013

J'espère que vous serez aussi étonné et ravi par la lecture du journal de Cesbron que je le fus.
Je n'ai jamais rien lu d'aussi chiant que la poésie de Chénier ( je trouve ça vraiment casse-cou...e et à force, on en perd la tête comme lui)
Les poèmes de Butor sont hélas trop mal connus et moins lus que la Modification.
Le Hasard et la Nécessité (fascinant) pourra être utilement complété par "Qu'est-ce que le vie ?" d'Erwin Schrödinger (un autre physicien qui se mêle-là, lui aussi, autant de philosophie, de physique que de biologie — et donc de logique hein ! : hallucinant.
Quant à Brillat-Savarin, c'est plein de saveurs, même s'il n'est plus en odeur de sainteté (ni de santé, d'ailleurs)
Bref : félicitations pour cette bonne pioche et bonnes lectures (j'espère que vous nous en ferez profiter)
Bien à vous.

Écrit par : Martin-Lothar | jeudi, 21 mars 2013

Du reste, le "Haha" marine encore non loin d'un "Bosse-Nage" cher à Alfred.

Écrit par : Faustroll | jeudi, 04 avril 2013

Les commentaires sont fermés.