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samedi, 05 février 2011

Visites aux paysans du Centre

Lorsque nous pénétrons dans la cour, nous sommes accueillis par un concert de jappements hystériques,  le clabaudage dément d'un houraillis en transes. Toute une chiennaille bondit au bout de chaînes, grouille dans des cages de fer, des niches, des enclos grillagés, montre sa tête aux carreaux de la cuisine... Indifférente au pandémonium que notre arrivée a déclenché, la maîtresse des lieux surgit de derrière la grange, gnomide rabougrie, l'œil glacial dans une face terreuse. Elle parle peu, en phrases sèches, du mauvais temps, des mauvaises gens, qui se plaignent des aboiements de sa meute et lui vendent, pour ses chèvres, du foin pourri. Elle va déménager, repartir vers le sud — vers quels mirages ? Elle a l'air d'une très vieille petite fille, amère et bancroche...
On lui demande combien elle a de chiens.
— Dix-neuf, dit-elle.
On aurait juré, au bruit, qu'il y en avait cinq ou dix fois plus.

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