samedi, 05 juin 2010
Guimauve et ténèbres
"Refrains niais, rythmes naïfs"... Je me laisse volontiers prendre au charme mièvre de la chanson-guimauve, à la fraîcheur des bluettes, sans me donner le prétexte de quelque second degré. On écoute Beth Gibbons ou Thomas Dybdahl comme, en vacances, on retrouve un plaisir puéril à lécher une boule de glace à la pistache.
En matière de lectures, en revanche, la facilité, la poésie à feuilleter sur un banc de jardin, le chapeau de paille posé à côté de soi, ne m'attire guère ; je préfère les textes sombres, amers, d'un Jude Stéfan, les exercices douloureux, les spéculations absconses et les obscures paronomases d'un Pascal Quignard, le poème qui — selon l'expression de Paul Valet — "se nourrit de son ombre".
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