vendredi, 16 avril 2010
Solderie 5
Maurice Nadeau, à propos de Beckett : "Nous avons passé ensemble des heures délicieuses à ne rien dire. Soudain il nommait tous les oiseaux qu'il voyait dans le ciel." Voilà qui est simple et beau comme l'amitié même.
On trouve cela dans Une vie en littérature — Conversations avec Jacques Sojcher, Bruxelles, Éditions Complexe, 2002. Acheté par hasard à la solderie, en même temps qu'une brassée d'autres titres, point trop encore maltraités par les chalands : Happy end, de Montalbán, L'Homme qui rajeunissait, de Jerome Charyn, des nouvelles de Fajardie, un recueil d'articles consacrés à Primo Levi, L'Amour dans une langue morte, de Lee Siegel et plusieurs livres de cuisine. La lecture de ceux-ci est souvent plus réjouissante que celle des romans figurant parmi les "meilleures ventes" du moment.
11:54 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Un lapin comme moi ne pouvait manquer d'observer que Beckett a d'ailleurs une belle tête de buse (aigle serait trop élevé).
(Sinon vous lisez comme je cuisine, avec des ingrédients très différents et en évitant au maximum les produits sous cellophane. L'amertume ne produit que l'excitation de la chair, pas celle de l'esprit.)
Écrit par : Lapinos | mercredi, 28 avril 2010
L'achat de littérature en solderie relève plus ou moins de l'art d'accommoder les restes — qui, dans le domaine culinaire, peut donner des résultats d'une honnête médiocrité (je n'ai jamais été enthousiasmé par ces "dessertes" de la cuisine bourgeoise, émincés ou hachis de mouton, restes de bœuf...). Dans le domaine littéraire, on peut avoir d'heureuses surprises et, finalement, fort peu de déceptions, dans la mesure où les prix sont dérisoires.
Écrit par : C.C. | jeudi, 29 avril 2010
Ah oui, décidément nous n'avons pas les mêmes goûts car je n'ai jamais admiré que les cuisiniers qui savent accommoder les restes. Viande bien... (le mot m'échappe) ou poisson frais, je sais le faire. Le fromage est excellent mais pas loin de la sorcellerie, comme la pâtisserie dont j'ai passé l'âge.
Le point que j'approuve, c'est que l'intelligence n'a pas de prix, surtout par les temps qui vont de crétinisme somptuaire.
Écrit par : Lapinos | jeudi, 29 avril 2010
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