mardi, 06 avril 2010
Temps fin
En voiture sur les petites routes des Combrailles : l'air est d'une transparence hyaline, le paysage, beurré de soleil, d'une étonnante netteté. Les croupes bleues des puys à l'horizon, les à-pic de granit rose au-dessus de la Sioule se dessinent avec la précision minérale d'un décor d'Ercole de' Roberti. Lorsque l'atmosphère avait cette pureté, on disait autrefois, dans certaines de nos campagnes, que le temps était fin — trompeuse sérénité, annonciatrice de pluie pour les jours suivants.
Le bulletin météo de ce soir confirme la justesse de cette observation atavique.
22:55 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
La Sioule et le viaduc des Fades...
Quels noms! Et comme cette part de France, où la terre est creuse comme un ventre qui inspire, oui, comme cette part est belle.
Écrit par : Marion | mercredi, 07 avril 2010
"Beurré de soleil" est une métaphore riche. Comme on sait le soleil est un symbole politique, même si on en est désormais plutôt à un stade lunaire, "au bout de la nuit" comme disent Shakespeare et Céline ; mais le lait et le beurre ont aussi un symbolisme politique fort, à tel point qu'on pourrait dire que "Gouverner, c'est prévoir... comme Pierrette."
Écrit par : Lapinos | vendredi, 09 avril 2010
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