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dimanche, 18 octobre 2009

Omnia sunt...

Selon Le Figaro, les manifestants qui ont, la semaine dernière, "saccagé le centre-ville de Poitiers à l'issue d'une manifestation anti-carcérale" non contents de briser "une vingtaine de vitrines, des abribus, des cabines téléphoniques", sont allés jusqu’à taguer "des messages haineux et anarchistes sur des monuments religieux comme le baptistère Saint-Jean, l'un des plus anciens monuments chrétiens de France". L’information se retrouve à peu près dans les mêmes termes dans la plupart des journaux nationaux et régionaux, lesquels omettent toutefois de préciser que le graffiti "haineux et anarchiste" reprend les termes d’un adage latin invoqué dans l’un des textes essentiels du concile Vatican II : "Valet in illo casu antiquum principium : in extrema necessitate omnia sunt communia, id est communicanda". (Gaudium et Spes, § 69, note 149)

Commentaires

« Ici vaut l'ancien principe: "in extrema necessitate omnia sunt communia, id est communicanda ". D'autre part, en ce qui concerne l'étendue et les modalités selon lesquelles ce principe s'applique dans le texte, outre les auteurs modernes connus cf. St Thomas. Somme théol. II-II, qu. 66, art. 7. Il est clair que, pour une application exacte de ce passage, toutes les conditions moralement requises doivent être remplies. »

http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_cons_19651207_gaudium-et-spes_fr.html

On se doute que les conditions morales justifiant l'application de ce principe sont extrêmement restrictives. Mais les gauchistes n'ont cure de ces raisonnements. Ils appliquent ce principe à la lettre et même au-delà de la lettre. L'état d'extrême nécessité se justifie en permanence. D'où la profanation du baptistère (car c'en était une).

Écrit par : Sébastien | lundi, 19 octobre 2009

Merci de rappeler ici la note faisant référence à saint Thomas d'Aquin (voir : http://bibliotheque.editionsducerf.fr/par%20page/1411/acces_livre.htm#). Il est évident que cet "omnia sunt communa" détaché de tout contexte, comme ailleurs la formule de Proudhon assimilant propriété et vol, justifie à peu près toutes les dérives...
Mais il n'était pas dans mon propos de justifier ni de stigmatiser les agissements des prétendus "anarchistes" poitevins : je faisais simplement observer que nos journalistes n'en sont pas à une approximation ou à une bourde près — l'approximation (comme l'équation "anarchisme" = "ultra-gauche") n'étant pas forcément innocente.

Écrit par : C.C. | mardi, 20 octobre 2009

Les catholiques romains ne peuvent plus se prévaloir sérieusement de saint Thomas d'Aquin aujourd'hui :
1. Thomas d'Aquin n'a rien à voir avec le syncrétisme professé par Benoît XVI, notamment en matière scientifique. Etant donné l'importance de l'arrière-plan scientifique dans la théologie médiévale en général, celle de Thomas d'Aquin en particulier, le citer en 2009 revient à agiter un petit drapeau.

2. Il est écrit dans la "Somme théologique" : "les guerres sont licites et justes (...) dans la mesure où elles protègent les pauvres et tout l'Etat contre les violences des ennemis" : or, que je sache, le pape n'excommunie pas les catholiques engagés dans des guerres néo-coloniales au service d'Etats qui ne sont que des "monstres froids" (B. Kouchner dixit), certains papistes (du "Figaro" notamment) n'hésitant pas à faire la promotion du métier de vigile armé au service des cartels de l'or noir.

Enfin, il est beaucoup plus facile de fonder la phrase de Proudhon qui assimile la propriété au vol sur le Nouveau Testament, bien entendu (vient-elle même d'ailleurs ?) que cette sentence aberrante de saint Augustin : "Gardez-vous de croire qu'on ne puisse plaire à Dieu dans la profession des armes", dont même un théologien débutant n'aura pas de mal à prouver qu'elle est plus luciférienne que chrétienne, comme beaucoup des philosophes païens dont s'est inspiré le fameux évêque romain d'Afrique.
L'idée de propriété privée est d'ailleurs aussi stupide que l'idée écologiste qui la pousse à son point d'absurdité extrême.

Qu'est-ce que la profanation d'un baptistère, l'incendie d'une chapelle bretonne par des gosses qui croient plus à Satan que les trois-quart des curés de paroisse aujourd'hui, à côté de la collusion de l'Eglise avec un capitalisme qui nie de toute sa puissance que "Celui qui veut gagner sa vie la perdra", à savoir la voie du salut même, l'essence du catholicisme ?
Sébastien me fait penser à ces imams saoudiens complices des Etats-Unis qui ont toujours sous le coude une sourate à dégainer.

Écrit par : Lapinos | mardi, 20 octobre 2009

Vous savez quoi, Lapinos ? Vos commentaires me font penser au Talmud. Vous auriez fait un excellent rabbin.

Écrit par : Sébastien | mardi, 20 octobre 2009

Déjà, mélanger gauchiste et anarchiste, c'est bien la preuve que tout le monde vivant de chez Global Planète est paumé de A à Z ! (Pour ne pas dire de l'Alpha à l'Oméga)
On n'apprend plus l'Histoire que nous sommes toujours en train d'écrire pourtant (Comme disait cet old fellow de Karl), mais bon...
La décadence est sans doute pérenne, mais elle n'est basée que sur le nombre 10 en fait.
Ou douze sans doute (car il en faut toujours deux de plus — comme Papa !)

Écrit par : Martin-Lothar | mercredi, 21 octobre 2009

L'anarchie, c'est la polytechnique, qui a le don d'entasser autour de nous des objets paradoxaux, dépourvus d'unité et de forme, dont on déduit le trou noir comme Lucrèce déduit du déchaînement des éléments que Dieu est extérieur à la nature (idéologie plus rationnelle que celle de Pascal).
Le XVIIe siècle de Pascal, de Mersenne et de Descartes ne se contente pas de haïr l'art, il forge les outils de sa destruction.

(Celui qui croit que la décadence est pérenne et basée sur le nombre dix est un Troyen qui n'a lu Homère qu'à moitié.)

Écrit par : Lapinos | jeudi, 22 octobre 2009

@ Lapinos : Je ne vous vois pas trop en rabbin. Peut-être en théologien du Moyen Âge, rompu aux "questions quodlibétiques, prétexte inépuisable de contestations sans fin" (V. Leclerc, cité par Littré)...
Cela dit, vous êtes tous un peu bien compliqués.

Écrit par : C.C. | jeudi, 22 octobre 2009

Le dernier rabbin que j'ai vu à la télé disait qu'à son avis Dieu = peut-être, ce qui m'a immédiatement fait penser à la manière de négocier des paysans normands, puis à la philosophie de Sartre, qui dit à la fin qu'un jour il croit en un dieu, et le lendemain il n'y croit plus.
Le "problème" du rabbin à mes yeux, si je peux dire, c'est la femme du rabbin. Simone de Beauvoir est typiquement le genre de gonzesse qui me fait flipper. Je ne fréquentais pas de rabbin étant enfant, mais j'ai connu des curés catholiques pratiquement poussés au suicide par l'alcool par leurs bonnes. Sartre ou BHL sont des rabbins malins qui ont su choisir leurs bonnes.

Sinon dans la tradition catholique, le rabbin est l'incarnation de l'archaïsme (cf. Voltaire ou Léon Bloy et son "Salut par les Juifs") et, de fait, du ratiocinage, défaut que Copronyme m'attribue.

Écrit par : Lapinos | vendredi, 23 octobre 2009

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