vendredi, 17 octobre 2008
Colours 4
Après un week-end lorrain prolongé et un bref passage à Lille, retour en Auvergne.
Un peu partout — Sarre, Luxembourg, Ardenne —, l’automne incendie les bois. À Dinant, le drapeau belge flotte au sommet du rocher Bayard ; un jeune chat noir déambule sur une placette déserte. Nous en verrons un autre le même jour, à Lille, rue de la Renaissance, juché sur le capot d’une voiture, exhibant un impeccable plastron blanc.
Un autre encore, le lendemain à Villeneuve-d’Ascq, sauvageon efflanqué, hôte des parkings couverts.
Sur la route du retour, courte halte à Metz-le-Comte. Près de la petite église, au-dessous du cimetière, le feuillage des vignes hésite entre l’or et la rouille ; quelques maigres grappillons dédaignés par les vendangeurs pendillent encore aux pampres piolés de bleu et veufs de toute rime.
Dans les pâtis du Morvan, des charolais blancs par dizaines.
Entre Le Veurdre et Limoise, une petite troupe de cigognes demi-deuil arpente une emblavure.
Aujourd’hui, de nouveau, plusieurs rencontres de chats — noirs, gris ou tigrés — dans les rues du quartier, qu’ils traversent avec une inconscience hautaine, insoucieux des autos assassines.
21:00 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Merci pour "piolé".
Bonheur d'apprendre la langue par un(e) autre, à tous mes âges.
Écrit par : grapheus tis | vendredi, 17 octobre 2008
Réminiscence probable de Rabelais (Cinquième Livre, 34), dans lequel "piolez" est, comme la plupart du temps dans l'ancienne langue, associé à "riolez" — et justement à propos de raisins : "Cestuy arc finissoit en une belle et ample tonnelle, toute faicte de ceps de vignes, aornez de raisins de cinq cens couleurs diverses, et cinq cens diverses formes, non naturelles, mais ainsi composées par art d'agriculture, jaunes, bleus, tanez, azurez, blancs, noirs, verds, violets, riolez, piolez, longs, ronds, toranglés, couillonnez, couronnez, barbus, cabus, herbus."
Lorsque le mot n'est pas archaïque, il est dialectal (voir TLF) et s'emploie surtout pour qualifier une peau marquée de taches de rousseur ("picassée" en Sologne bourbonnaise)...
Voilà, c'était la petite cuistrerie du jour !
Écrit par : C.C. | samedi, 18 octobre 2008
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