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vendredi, 08 février 2008

Petite anthologie portative 46

ON VOIT LES CHIENS

 

On voit les chiens tirant leurs maîtres vers mourir
suivant les voies impénétrables de l’odeur
ou les freinant — selon — pour obéir
aux manigances incalculables du regret

Nous marchons retournés comme chez Dante les pleureurs
mais au lieu d’arroser nos fesses avec nos larmes
c’est nos chiens qu’on trempe de repentirs
pendant que les clébards eux compissent le chemin
où notre temps se ralentit se précipite

(Ludovic Janvier, La Mer à boire, Poésie/Gallimard, 2006)

 

 

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