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vendredi, 17 août 2007

" À la honte aguerris, ces forbans littéraires..."

L’estivation — "sorte d’engourdissement qui s’empare de certains animaux pendant un certain nombre de jours de la saison la plus chaude" — "s’observe, nous dit Littré, chez certains serpents, chez des crocodiles et chez des poissons qui s’enfoncent dans la vase". Sans doute les postiers ne s’enfoncent-ils pas dans la vase, mais leur activité, au mois d’août, se ralentit considérablement. Peu de courrier dans ma boîte aux lettres, donc. En revanche beaucoup de publicités, et plus spécialement pour les fournitures de rentrée des classes : il n’est jamais trop tôt pour songer à l’achat du taille-crayon, de la gomme ou des indispensables "feutres fluo". Dans les magazines aussi, on prépare la rentrée : la rentrée littéraire, par exemple, dans le Nouvel Observateur de cette semaine. Et là, ça sent davantage encore l’arnaque que dans les grandes surfaces. Tous les imposteurs sont déjà au rendez-vous, auteurs et critiques, prêts à fourguer leur camelote ; prêts, ceux-ci, à vanter les mérites de leurs chouchous, ceux-là à exécuter leur petit numéro de clowns musicaux. Plus de sept cents romans annoncés. Qu’en restera-t-il dans un an, dans dix ans… ? La liste des auteurs, où ne manque aucun des pitres à la mode, constitue en elle-même — et c'est son seul intérêt — une réponse assez explicite à la question-titre de Calvino : Pourquoi lire les classiques ?

Commentaires

L'article est d'ailleurs intitulé, avec une parfaite rigueur : "Que la fête commence !" (accessible en ligne sur le site du magazine) – les travaux de force de Philippe Muray ne resteraient donc pas tout à fait lettre morte : ces tonnes de papier sont bien formatées pour Homo festivus.

Plus que jamais, un bon auteur est un auteur mort.

Écrit par : Dominique Autié | samedi, 18 août 2007

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