dimanche, 13 mai 2007
Remembrances du vieillard idiot 3
Dans mon enfance, à la campagne, l’épicier faisait sa tournée dans un camion jaune bouton d’or exhibant en larges lettres ponceau la marque "Cibon". J’attendais avec impatience son passage, surtout lorsque ma mère devait acheter de la lessive. C’était l’époque des "cadeaux Bonus" : il fallait ouvrir le paquet par le fond, afin de trouver tout de suite le gadget surprise dans son sachet transparent. Il y avait aussi, dans le café en grains Vigor, de petites figurines de plastique blanchâtre — cow-boys et Indiens — ou les départements de la France, qu’il fallait réunir et assembler comme les pièces d’un puzzle. Je les rangeais dans une grande boîte de Kalmine. Je crois qu’il m’a toujours manqué les Bouches-du-Rhône. Ou peut-être la Drôme, je ne sais plus. Aujourd'hui, on dit le 13 ou le 26.
20:37 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Malgré mes réticences sur la pertinence du raisonnement analogique, je vois nettement que vous parlez de votre membre, de votre mère, d'une profusion blanche quasi liquide et aussi que vous avez transformé Bonux en Bonus (moi j'aimais les produits du Colon, mais je ne sais si cela préfigurait mon cancer ou des tendances sodomites à racines familiales profondes)
Écrit par : Flivo | dimanche, 13 mai 2007
La "profusion blanche quasi liquide" : voilà qui n'est pas sans évoquer le Barthes des "Mythologies" !
Petite précision : la lessive "Bonux" s'est bien appelée "Bonus", à la fin des années 50, je crois, avant sa semi-astéricisation.
Je ne connaissais pas les produits du "Colon", mais j'ai lu très tôt Antonin Artaud. Ça marche aussi. Comme Debussy, je suppose.
Écrit par : C.C. | lundi, 14 mai 2007
Vous aviez du bol, chez vous on ouvrait le paquet par le fond pour avoir tout de suite le cadeau, chez moi il fallait attendre de tomber dessus!
Écrit par : Ph | lundi, 14 mai 2007
Mes excuses cher maître, moi je n'ai connu le Bonux qu'en 1963 lors de l'arrivée à la maison de la première machine à laver, avant ma mère adoptive n'avait que son battoir et son gros savon de Marseille.
Écrit par : Flivo | mardi, 15 mai 2007
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