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vendredi, 22 décembre 2006

Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

"Les hommes ressemblent tous, plus ou moins, à cette femme de la province d'Érivan qui, ayant reçu quelque grâce d'un de nos monarques, lui souhaita mille fois, dans les bénédictions qu'elle lui donna, que le ciel le fît gouverneur d'Érivan."

La remarque d’Usbek (Lettres persanes, XLIV) n’a rien perdu de sa justesse. À l’heure où l’on parle Europe et mondialisation, le chauvinisme provincial et villageois est plus que jamais vivace, agressif, outrecuidant. Nos rustiques ont tendance à se faire une idée exagérée de l’importance du trou où ils croupissent. Ainsi, tel village des Combrailles traversé par la nationale 144, qui en constitue la grand-rue, a segmenté celle-ci en cinq tronçons affectés d’odonymes différents, ridiculement pompeux. la multiplication des plaques flatte l’orgueil des indigènes, auxquels la succession des devantures délabrées devrait suffire à rappeller la décrépitude du lieu, désormais ouvert, malgré qu'ils en aient, aux invasions bataves…

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