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samedi, 19 août 2006

Chleuasme

Le journal intime autorise toutes les complaisances, la forfanterie, l’outrecuidance, jusque dans l’affectation de la sincérité. mais le lecteur n’est pas dupe : ce qu’on aime, chez Jules Renard, par exemple, ce n’est pas qu’il se livre à nu : c’est qu’il cabotine jusque dans l’aveu de ses petitesses, de ses mesquineries. C’est cela qui nous attendrit, parce que notre lecture est posthume, et qu’il faut tout pardonner aux morts…

Avec le blog, les choses ne sont pas très différentes. à ceci près que l’on n’est pas mort, et que le lecteur — de hasard le plus souvent — ne pardonne rien : si j’écris un jour que j’ai acheté un roman d’un auteur inconnu et que, le lendemain, je laisse échapper qu’il s’agit de Dave Eggers, je suis assuré de passer pour un béotien suffisant. J’apprends en effet que Dave Eggers n’est pas un inconnu, mais "l’auteur américain le plus admiré et imité de sa génération"… J’ai l’air de quoi ?

Commentaires

Justement de quelqu'un qui n'est pas mort et qui peut encore apprendre tous les jours. J'arrive bien directement de Wikipedia:entrée Chleuasme.

Écrit par : P.G. | lundi, 21 août 2006

Autocatégorème, c'est joli aussi...

Écrit par : rasko | mardi, 22 août 2006

La terminologie rhétorique est pleine de choses surprenantes. La lecture du "Gradus" de Dupriez est un bonheur constant !
N'aviez-vous pas disparu de la blogosphère — ou me trompé-je ?

Écrit par : C.C. | mardi, 22 août 2006

En effet, mon hébérgeur nous a laissé à la rue, moi et des centaines d'autres il y a de cela quelques mois.
Puis une période d'indiférence; j'ai beaucoup dormi.

Écrit par : rasko | mardi, 22 août 2006

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