mercredi, 22 février 2006
Nécrologie
Sur le site de Libération : le poète tchouvache Guennadi Aïgui est mort hier à Moscou. Le poème "Chanson pour toi sur ton père", écrit pour sa fille il y a plus de vingt ans, prend à présent tout son sens :
Mon père
était
comme un pain d’épice blanc,
blanche resplendissait
la bonté, —
que l’air du jour
absorbait.
Et maintenant dans cet air
il n’y a personne
la chambre — en hiver — devient un champ désert, —
que l’obscurité du jour
absorbe.
Et je vois en rêve vers le matin
dans le champ — le traîneau de mon père
blanc comme un pain d’épice,
comme un pain d’épice,
seulement il n’y a dedans personne,
mais il rayonne,
et émane de lui
blanche — aussi — la bonté, —
que ma tristesse
absorbe.
(Le Cahier de Véronique, Le Nouveau Commerce, 1984)
Nulle part ailleurs il n'est question de la mort du poète, "mais il est des chants qui poursuivent / et que nous ramène une brise" (Jean Follain).
23:20 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
C'est magnifique. Merci, et pour l'information, et pour le poème.
Écrit par : Lucien S. | jeudi, 23 février 2006
Oui superbe poème, vraiment !
Écrit par : Ray | jeudi, 23 février 2006
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