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lundi, 23 janvier 2006

Le chat

"Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre."

 

Le quintil d'Apollinaire — jusqu'à quel point ironique dans sa mediocritas hédoniste ? — m'a toujours semblé résumer une conception très acceptable du bonheur, et plus exigeante qu'il n'y paraît. Les chats meurent trop tôt ; les amitiés ne résistent guère au temps, à la paresse du cœur, aux rancunes mesquines.
Sont-ce des raisons suffisantes pour préférer Christophe Plantin, pour juger l'imprimeur popote plus sage que le poète en mal de potes ?

Commentaires

Sont-ce des raisons suffisantes pour préférer Christophe Plantin, pour juger l'imprimeur popote plus sage que le poète en mal de potes ?


cette question cher CC me plonge dans un abime de perplexité

la version QCM semble :
imprimeur "popote" VRAI/ FAUX
poète en mal de pote : VRAI / FAUX

quelles cases cocher ?
quel coche prendre pour s'ensauver (n'y plus de coches)?

soudaine petite envie de - simplement ? - miauler !

Écrit par : hozan kebo | lundi, 23 janvier 2006

"une femme ayant sa raison" est chose si rare qu'il faut en formuler le souhait ...

Écrit par : madame de *** | lundi, 23 janvier 2006

Pour "une femme ayant sa raison", le commentaire misogyne — ou misogame — était trop tentant et trop éculé. On trouve déjà chez Verville — qui ne l'a pas inventé — un jeu de mots sur "sage-femme" / "femme sage" : "Ce moine estoit [...] gros et gras [...] il estoit ample autant que le cul d’un ministre... Une fois qu’il passoit prés de Sainct-Avoye, une belle damoiselle le voyant, dit à une autre par admiration : " Que voilà un moine qui est gros ! " Il l’oüyt, d’autant que, ses membres estant proportionnez, il avoit belles oreilles, et luy respondit : "Madamoiselle, il y a long-temps que je fusse accouché si j’eusse trouvé une sage femme.""

Pour ce qui concerne Plantin, voir son sonnet "Le bonheur de ce monde" :

"Avoir une maison commode, propre et belle,
Un jardin tapissé d'espaliers odorants,
Des fruits, d'excellent vin, peu de train, peu d'enfants,
Posséder seul sans bruit une femme fidèle,

N'avoir dettes, amour, ni procès, ni querelle,
Ni de partage à faire avecque ses parents,
Se contenter de peu, n'espérer rien des Grands,
Régler tous ses desseins sur un juste modèle,

Vivre avecque franchise et sans ambition,
S'adonner sans scrupule à la dévotion,
Dompter ses passions, les rendre obéissantes,

Conserver l'esprit libre, et le jugement fort,
Dire son chapelet en cultivant ses entes,
C'est attendre chez soi bien doucement la mort."

Écrit par : C.C. | lundi, 23 janvier 2006

Je remarquai récemment qu'il était souvent question de chats sur les blogs. N'avais-je point raison ?

Écrit par : Mauricette Beaussart | mardi, 24 janvier 2006

Dire son chapelet en cultivant ses entes,
C'est attendre chez soi bien doucement la mort."

WAOUH ! (kasaco les "entes" ?)

cher CC je vous refile (gratos) un bon filon (moqueur !!!!)

Je souhaite recevoir un dossier d’admission au salon Bien vieillir 2006,
l'événement grand public qui facilite la vie des personnes âgées et de leur entourage ( Paris Expo, Porte de Versailles à Paris)

Écrit par : hozan kebo | mardi, 24 janvier 2006

ENTE s. f. Greffe, un scion d'arbre, lorsqu'il est greffé sur un autre arbre. Une belle ente. Faire une ente. Faire des entes. Il se dit aussi de l'arbre même où l'on fait une ente. Il y a beaucoup de jeunes entes dans ce jardin. (Académie, 1762)

Bien vieillir ? Parlez-moi d'une bonne canicule (l'événement qui facilite la vie de l'entourage)...

Écrit par : C.C. | mardi, 24 janvier 2006

M.B. Votre ingénieux "transporteur de chat" devrait permettre de se prémunir contre les risques que présente le contact avec ces animaux. Voir à ce propos le dictionnaire de Trévoux :
"CHAT, Chatte s. m. et f. — Petit animal domestique qui miaule et qui est ennemi des souris, des rats, des chiens, des aigles, des serpens et de l'herbe qu'on appelle la rue […] Le chat a les pattes, les dents, les yeux et la langue semblables au lion. Ces animaux ont tant de conformité ensemble que les Turcs sont persuadés qu'il y a quelque fondement à ce que dit l'Alcoran, que le chat naquit dans l'Arche de l'éternuement du lion. Par les lois d'Aragon on punissait les larrons en les fouettant avec un chat attaché au cou. Ambroise Paré soutient que le chat est un animal venimeux qui infecte par son poil, par son haleine et par sa cervelle. Son poil est dangereux à avaler par-dessus tous les autres, comme on voit en l'exemple de ce Romain qui mourut pour en avoir avalé un dans du lait. Son haleine infecte d'un poison tabifique qui donne la phthisie, dont Matthiole rapporte plusieurs exemples. Et si on mange de la cervelle de chat, elle cause une grande douleur de tête et rend quelquefois insensé, ou cause de continuelles vertiginosités. On dit même que l'Amiral Tromp fut empoisonné avec de la cervelle de chat. Il ajoute que leur souffle et leur regard est notoirement contagieux, et il dit avoir vu des gens qui, pour avoir toujours couché avec un chat, sont devenus phthisiques et élancés, et enfin en sont morts."
N.B. Il semble qu'en réalité Tromp soit mort durant la bataille de Terheide. Les informations du Trévoux doivent être prises avec quelques précautions !
Cependant, en vertu du principe... de précaution, justement, on se gardera de consommer de la cervelle de chat. Préférez, comme les Orientaux, celle du singe vivant, dégustée dans les règles, comme un œuf à la coque.

Écrit par : C.C. | mardi, 24 janvier 2006

Le chat a une queue qui s'arrête au bout d'un moment...
(La foire aux cancres)

Écrit par : Vercingetorix | mercredi, 25 janvier 2006

Vous parlez (oui, je suis de retour...) des amitiés qui ne durent guère, dans le premier message. Ma foi, tout cela me fait penser aux quelques commentaires que Montaigne a écrits sur l'amitié et la discussion (notamment dans les Essais III).
Ce site est toujours aussi madré dans ses remarques et reposant pour mes yeux, fatigués de rencontrer conneries et fautes d'orthographe à chaque coin de rue.
Merci... et pardon de ne pas faire l'effort ce soir d'écrire dans un style un peu plus recherché.
LD

Écrit par : Le Duc | lundi, 30 janvier 2006

Les commentaires sont fermés.