vendredi, 23 décembre 2005
"La plus exaspérante liberté"
"Quitte à passer pour un utopiste, il ne faut pas cesser de s’indigner, de protester, de crier haut et fort que le roi est nu. Les cloportes savent d’instinct s’infiltrer dans la moindre faille de l’édifice ; leur objectif étant son effritement, sa ruine, sur laquelle ils triomphent.
Il ne faut pas se lasser de les identifier ni de dire que ce sont des cloportes, non des oiseaux de haut vol, comme leur puissante confrérie tente de le faire accroire à une multitude mal informée.
Voilà qui vaut aussi bien pour les arts que pour la politique — au reste, il est à présent fréquent d’assister à leur amalgame dans une espèce de bouillon de culture qu’on dirait concocté par des diablotins.
La géniale formule de Shakespeare à propos du pourrissement du royaume — bien entendu, il s’agit également du royaume intérieur de chacun de nous — prend en l’occurrence toute sa valeur.
Quant à prétendre que le sens de l’Histoire nous conduit irrésistiblement vers les dominations de la masse, voilà qui ne sera démontré que dans le siècle à venir. Nous sommes dans un système où l’équilibre ne perd que passagèrement ses droits, ce dont il convient de se souvenir, car, quoi qu’il advienne, un homme en vaudra toujours trente mille."
22:07 Publié dans Mes inscriptions | Lien permanent | Commentaires (0)
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