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vendredi, 21 octobre 2005

Meilleures ventes

Qu'un livre figure sur la liste des "meilleures ventes" du moment semble constituer aujourd'hui un argument publicitaire de poids. L'utilisation de ce type d'argument sophistique — tout aussi inepte que le "Vu à la télé", figurant sur l'emballage de tel coupe-œuf ou telle moulinette universelle — est révélatrice du mépris dans lequel on tient le lecteur — pardon : le client potentiel. Celui-ci est supposé suivre le troupeau, ne pas vouloir être en reste. Le succès commercial, érigé par un tour de passe-passe en critère de qualité, lui désigne le bon choix, lui évite l'erreur et le souci d'avoir à se faire une opinion personnelle. La littérature ou, plus modestement, le plaisir du texte n'ont pas grand-chose à voir là-dedans...
Il y a presque un demi-siècle, déjà, Gombrowicz nous mettait en garde : "C'est sans doute un malentendu complet que de faire entrer l'art authentique dans les catégories du marché, du nombre de lecteurs, de l'offre et de la demande. Il n'y a aucun rapport. L'art de n'est pas de fabriquer des romans minables pour les faire lire ; c'est un commerce spirituel..." (Journal, IX, 1961)
Il faudrait peut-être relire Gombrowicz...

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