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vendredi, 30 septembre 2005

Graffiti

Sur un mur souillé d'inscriptions diversement calamiteuses, cette assertion :

LE PEN IS
A SEX MANIAC.

Si l'on a un peu de temps à perdre, on peut s'interroger sur la signification d'une telle formule, d'un faible rendement politique, puérilement jubilatoire, probablement simple exutoire des propres fantasmes du scripteur.
En fait, il semble bien que le graffiti initial se réduisait à la mention ellipique du seul nom propre :

LE PEN.

La brièveté, dénotant ici tout à la fois l'urgence, l'évidence et l'absence de toute autre solution, érige le pseudonyme en signe de ralliement politique.
Intervient alors un second scripteur, qui, par dérision, transforme l'inscription partisane en priapée lapidaire ou en proclamation phallique, donnant ainsi raison à Michaux ("le phallus devient doctrinaire") :

LE PENIS

Et l'interpolateur signe au-dessous :

A SEX MANIAC.

Voilà ce qui s'est passé. Ce n'est que le passant pressé qui voit dans la terminaison et la signature surajoutées l'expression d'un prédicat. La première lecture annexe et annihile les deux signes sous-jacents. En l'absence d'intervalles réguliers entre les lettres, d'accents et de ponctuation, le lecteur construit une signification qui lui agrée, au mépris de l'intentio auctoris. Quand à ce qui vient d'être dit, c'est encore une construction de l'esprit... que le texte autorise.

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