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mardi, 27 septembre 2005

Les livres qui nous apprennent à danser

Tout agaçant qu'il est, Dantzig est sans doute moins à blâmer que les jobards qui se pâment devant la vastitude de sa culture (vastitude : "grand espace désert", selon Littré) et hasardent des rapprochements pour le moins discutables. Ainsi, Pierre Assouline, qui voit dans l'auteur du Dictionnaire égoïste un héritier de Kléber Haedens : celui-là emprunterait à celui-ci "la mauvaise foi indispensable à tout critique bien né"... Voire. Si K. Haedens ne fait pas mystère de son dilettantisme ("Nous pouvons encore préférer à tout, selon la formule de Nietsche, les livres qui nous apprennent à danser." — Une histoire de la littérature française, Grasset, 1970), du moins n'est-il jamais sectaire ou dédaigneux, comme le note fort justement Michel Déon (préface à la réédition en "Cahiers rouges", 1988).
Dantzig, si l'on en croit J. Garcin, compare Colette à "un ventre" et la qualifie de "dégueulasse". Très élégant, on en conviendra. K. Haedens, lui, écrivait ceci : "Colette n'a pas d'imagination et pas d'idées. Elle a des yeux et des sentiments. Ce qu'elle observe, d'une manière tour à tour enchantée et cruelle, c'est la marche du jour, l'agitation mystérieuse des animaux et des hommes [...] L'œuvre de Colette [...] tient une place secondaire dans l'histoire du roman, mais radieuse dans l'histoire du langage [...] cette langue si personnelle, si constamment nourrie de nourritures terrestres, ne peut pas mourir. On lira toujours de Colette des pages où des fleurs aux noms charmants s'ouvrent sous la caresse de leur saison, où passent des animaux familiers, chats au regard de diamant, chiens fous, gros frelons de velours, où s'éveillent des adolescentes aux yeux déjà perfides, aux cils déjà pleins de pièges, où luttent des femmes attentives au déclin de leur corps..."
La différence ? L'un sait lire et écrire. Pour l'autre, c'est beaucoup moins sûr...

Commentaires

Merci pour cette belle page sur Colette, je vais essayer de retrouver cette "histoire de la littérature française" !

Écrit par : Ray | mardi, 27 septembre 2005

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