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mercredi, 01 janvier 2020

Chief de l'an

Et comme chaque année, sur Facebook, en guise de vœux de nouvel an, la prière de Nick Tosches — Hæc placuit semel, hæc decies repetita placebit...

"Il y a ceux que j'aime et que je porte en moi. Certains que j'ai abandonnés depuis longtemps, d'autres qui m'ont depuis longtemps abandonnés. Et qui pourtant sont toujours présents en moi, dans l'amour que je porte en moi.
Il y en a aussi que je n'ai jamais abandonnés et qui ne m'ont jamais abandonné...
Quant au reste d'entre vous, ni moi ni les êtres que je porte en moi ne souhaitent votre présence, qui nous serait intolérable. Tout ce que je vous souhaite, vous dont la peur, la bêtise et la jalousie ont assombri mon existence antérieure tout en vous faisant vivre vous-mêmes dans l'abjection — et vous savez qui vous êtes, de même que ceux que je porte en moi savent qui ils sont —, c'est que votre vraie mort, à laquelle votre mort spirituelle a préludé depuis belle lurette, arrive avant la mienne.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen."

J’aurai tout de même une pensée particulière pour ces amis disparus — "de si près tenus", naguère, "et tant amés" — dont chaque année ajoute le nom à l’obituaire.
Amis perdus, complices, amis des fantoches, amis des amis d’Étienne, de Rose ou de Constantin, amis des "longues beuvettes", des pétanques estivales sous le soleil du Brionnais.
Amis éphémères, parfois, emportés par le vent mauvais du hasard, que nous ne reverrons plus sur cette terre, que l’on reconnaît à peine sur les vieilles photographies, ombres errantes qui reviennent encore parfois hanter nos rêves comme le vague remords d’une faute oubliée…
Le "chief de l’an" incline à la mélancolie.
Buvons. Jamais nous ne boirons si jeunes.