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lundi, 26 septembre 2016

Crépuscule

S'il arrive, comme l'écrit Tournier, que "l'approche de l'absolu se signale par le rire", elle se manifeste aussi, parfois, par ce serrement de cœur, ce vertige presque douloureux qui vous saisit en des moments et des lieux où la beauté du décor vous étreint, vous conduit au bord des larmes. Où l'on touche à l'ineffable. Ce sentiment, cette sensation, cet indicible, il est là, tout proche et néanmoins insaisissable, dans les quelques vers, sublimes et si simples, de "L'infinito" de Léopardi ou la parole nue, le laconisme ébloui d'Ungaretti :

M'illumino
d'immenso

Certains crépuscules d'automne sont ainsi noyés d'une mélancolie telle que l'on "se sent sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer" devant ces ciels barbouillés d'encre et de cendre où s'attardent, avant la nuit, de vagues lueurs roses, des luisances d'or terni.
Décors de théâtre pour clowns métaphysiques, rideau qui retombe sur nos bouffonneries tragiques. Fin de partie : "Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais."