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jeudi, 18 août 2016

"Sempre caro mi fu..."

Brève promenade en Bourbonnais.
Petits villages aux places désertes, somnolents dans la torpeur de l'après-midi ; rares automobiles sur les routes étroites, qui serpentent entre les haies vives, les pâtures grillées par les journées de canicule, les éteules... Après Hyds et Colombier, voici Beaune-d'Allier, sa petite église au clocher octogonal coiffé d'un dôme et d'un lanternon en tulipes renversées, couverts de bardeaux de châtaignier. Quelques kilomètres plus loin, à  Saint-Bonnet de Four, cet autre clocher singulier, dont la flèche en vrille se tord sur le ciel où passent de gros cumulus battus en neige. La dernière fois que je suis entré, ici, dans la modeste église romane, un passereau affolé voletait sous les voûtes en pépiant, cherchant désespérément une issue. Aujourd'hui, un placard invite le visiteur à "tenir la porte fermée à cause des oiseaux". Dans le cimetière, tout proche, on voit, sur une tombe, une plaque funéraire représentant des châtrons charolais, et une autre évoquant les passe-temps halieutiques — suppose-t-on — du défunt.
Oiseaux, bœufs, poissons : toute une symbolique religieuse — ici, sans doute, purement accidentelle. Je prendrai le temps, au retour de me plonger dans l'énorme Bestiaire du Christ, de Louis Charbonneau-Lassay, pour réviser tout cela. Je me souviens, écrivant ces lignes, d'un graffiti figurant, dans un coin de la basilique Saint-François d'Arezzo, saint Antoine de Padoue prêchant aux poissons et d'un autre saint Antoine — l'ermite —, accompagné, sur un tableau d'une église de Ravenne, d'un cochon gros comme une souris...