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samedi, 15 août 2015

"Sistimus hic tandem nobis ubi defuit orbis..."

Comme annoncé dans une précédente note, j'interromps aujourd'hui ce blog ouvert il y a dix ans, jour pour jour. J'ai brièvement indiqué les raisons de cette clôture : fatigue — ou simple paresse —, sentiment de tourner un peu en rond et manque d'intérêt de plus en plus marqué pour le monde qui m'entoure ; mes lectures, mes modestes "perambulations hexagonales", mes détestations recuites et mes ressassements finissent probablement par lasser les rares visiiteurs...
Et puis, bien sûr, il y a Facebook (où l'on n'a pas de visiteurs, mais des "amis"), la tentation de la facilité, la séduction de la facilité, de l'éphémère et du frivole. C'est autre chose et — paradoxalement — ce n'est pas plus sincère, pas plus authentique, plus intime, même si l'on y avance en général à visage découvert — précisément parce que l'on n'est plus protégé par le masque de l'hétéronymie. Facebook impose d'autres codes, d'autres techniques ou tactiques de brouillage afin de déconcerter les indoctes, les indésirables, les "cafards" tant redoutés de Rabelais, moyennant quoi, on peut y dialoguer entre gens de bonne compagnie : " Qui habet aures audiendi, audiat."
On pourra donc, si l'on veut, me retrouver ici, orthonyme, en attendant — peut-être — qu'un nouvel avatar prenne un de ces jours le relais de Constantin :
https://www.facebook.com/michel.j.renaud

Après avoir parcouru les "archives" des dix années écoulées, je m'aperçois que les mois d'août — outre qu'ils sont certainement plus meurtriers que les mois d'avril — sont peu propices à la tenue de "papiers journaux", fussent-ils dématérialisés. Cinq notes seulement en date de la mi-août. On ne sait pas ce qu'il est advenu de la panthère du cap Gris-Nez. "Je croy qu'elle n'y soit plus maintenant."

Lundi, 15 août 2005
Journée orange

Journée orange dans le sens des retours.
"Suave mari magno..." Indifférent aux tribulations de la tourbe motorisée, on relira, avachi dans sa chaise de jardin, "Les convois des ponts fériés" de Fruttero et Lucentini (La Prédominance du crétin, Le Livre de Poche, 1990).

L'esprit du blog : la brièveté.

Préférer la notule éphéméridique à la tartine.
Le blog à prétention littéraire devient l'exutoire des chieurs d'encre frustrés, des impubliés, des impubliables, à qui le volumen conviendrait mieux que la page-écran.
"Pourquoi développer ?
Développées, les entrailles de l'homme mesurent neuf mètres. Enveloppées aussi." (Louis Scutenaire, Mes inscriptions)

Écrire sur l'eau, écrire sur la pierre...

"Socrate. Mais l'homme qui possède la science du juste, celle du beau, celle du bien, devrons-nous affirmer qu'il a moins d'intelligence que le cultivateur, par rapport aux semences qui sont proprement les siennes ?
Phèdre. Pas le moins du monde, c'est certain !
Socrate. Ainsi, tu vois, ce n'est pas pour de bon qu'il ira écrire sur l'eau ces choses-là au moyen d'encre, usant d'un roseau pour ensemencer avec des discours, qui ne sont pas seulement impuissants à se porter assistance à eux-mêmes par la parole, mais impuissants aussi à enseigner convenablement la vérité !" (Platon, Phèdre, 276 b, trad. Léon Robin)

"Ce fut en 1779, le 5 novembre, à l'époque de mon premier mal de poitrine que je commençai d'écrire sur la pierre, à l'Île-Saint-Louis : cette première inscripcion est à la dixième pierre, à gauche du Pont-rouge, en y entrant par l'île. Je la fis dans cette idée : verrai-je cette marque l'année prochaine ?"
(Rétif de La Bretonne, Mes inscripcions)
Le blog : écrire sur du vent.

Mardi, 15 août 2006
Toujours des chats ?

Entendu ce soir aux informations : la panthère noire qui hante depuis quelque temps les abords du cap Gris-Nez ne serait, en fait, qu'un chat sauvage — ou un très gros chat noir...
Dans le doute, les battues continuent. Pour le plus grand bonheur, suppose-t-on, des gros cons, casquette en bataille et fusil en bandoulière.

Mercredi, 15 août 2007
Théologie et aérostatique

"Après avoir adressé, le 1er mai 1946, à tous les évêques du monde une lettre officielle demandant si l’assomption corporelle de Marie dans le ciel pouvait être définie comme dogme et s’ils désiraient cette définition avec leur clergé et leur peuple, devant la réponse affirmative de presque tous les évêques, le pape Pie XII proclama le 1er novembre 1950, par la constitution apostolique Munificentissimus Deus, comme dogme révélé par Dieu, que l’Immaculée Mère de Dieu a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste." (Louis Ott, Précis de théologie dogmatique, Mulhouse, Salvator, 1955, p. 298)
Avant cette mise au point, les théologiens faisaient preuve de la plus grande circonspection : "L’assomption corporelle de la Vierge, lit-on dans le dictionnaire de théologie de l’abbé Bergier, n’est point un article de foi, puisque l’Église ne l’a pas décidé, et que plusieurs anciens et modernes en ont douté." (Édition de 1852, Paris, Louis Vivès, p. 160)
On trouve, dans le dictionnaire critique de l’abbé Féraud, cette intéressante précision : "On dit l’Ascension de Notre Seigneur parce qu’il monta et s’éleva lui-même, et l’Assomption de la sainte Vierge parce qu’elle fut enlevée dans le Ciel."