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mardi, 21 avril 2015

Lectures, relectures... 2

Livres qui ne quittent jamais la table de travail — terme peu adapté, j'en conviens aux marinades moroses et procrastinations reconduites à quoi se réduit mon activité intellectuelle —, livres dont on ne s'éloigne guère, qu'on aurait pu, voulu écrire... J'en ai parlé déjà, ailleurs.
Journaux de Raymond Queneau (Gallimard, 1996) — notules, gribouillages, anecdotes :

"Kojève. Les 4 questions du psychanalyste :
a) que voudriez-vous qu'un chien fasse dans un jardin que vous ne voudriez pas faire ;
b - qu'est-ce que la vache a au nombre de 4 et la femme au nombre de 2 ;
c) qu'est-ce qui dépasse du pyjama d'un monsieur et à quoi on peut accrocher son chapeau ;
d) qu'est-ce qu'un homme fait debout, une femme assise et un chien sur trois pattes ?

Réponse : a) un trou ; b) des jambes ; c) la tête ; d) dire bonjour.
Une jeune fille à qui l'on raconte l'histoire : Moi, j'ai trouvé la tête."
(Journal 1949-1965. Année 1952, n. 817)

Érudition et curiosité infatigable de Queneau. On apprend par exemple ce qu'est le Tiêt ha — et que "Le "Hareng Saur" de Cros est un Vî tam thanh. (ibid., 1954 - 1131)
Ceci, encore : "Je n'ai pas noté dans la Biologie [...] qui a dit (un grand biologiste) : La poule est le moyen grâce auquel un œuf devient une autre œuf." (ibid., 1163)

Dans son Histoire de la littérature française, Kléber Haedens ne consacre que quelques lignes à Queneau, mais note avec beaucoup de finesse : "Raymond Queneau fait éclater sa fantaisie qui brûle comme le sel brûle sur les plaies, car c'est la fantaisie d'un briseur de rêves."
Mais, à bien y regarder, tout dépend de quels rêves on parle...